L'insituteur, le curé et le pasteur

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Cela pourrait être une mauvaise fable, mais non, il s’agit bien d’une déclaration présidentielle:

"Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance."

Nombreux sont les blogs de qualité qui ont repris et disséqué cette sortie vraiment stupéfiante, que l’on dit issue de la pensée d’Emmanuelle Mignon, la très droitière directrice de cabinet du président de la République.

J’en connais, parmi les nombreux enseignants qui ont "lâché la gauche" l’an dernier pour soutenir le candidat du magnifique discours de Nimes, qui ont dû se sentir eux-mêmes lâchés… A l’époque de Nimes, il s’agissait de rétablir les valeurs de la République, parmi lesquelles la distinction d’entre le "bien" et le "mal" n’est pas la plus négligeable. Il s’agissaitde défendre une certaine idée de la nation française, des valeurs et des idées que les enseignants et instituteurs de France sont les mieux placés pour transmettre, autrement dit accomplir ce fameux devoir de transmission si cher au président.

En une phrase, Nicolas Sarkozy a réalisé un bond de plusieurs mois en arrière. Un bond d’autant plus vexant que, parmi les français qui ont dû accepter les plus larges sacrifices, et particulièrement en termes de pouvoir d’achat, les enseignants et les instituteurs sont largement représentés. Car qui, de nos jours, envisage sérieusement de démarrer une carrière d’enseignant, dès lors que son parcours universitaire lui permet d’envisager une profession largement plus rémunératrice?

Décidément, notre cher président devrait apporter un peu plus de cohérence dans ses discours.

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