Chronique d’une guerre annoncée

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Les temps sont difficiles. Je ne sais pas comment cela se passe au quotidien pour vous, depuis deux semaines, mais pour moi et beaucoup de coreligionnaires, le moral n’est pas au beau fixe. Et comme le disait récemment avec humour, l’un de mes amis les plus en vue de la communauté, c’est devenu difficile de se concentrer sur son travail ou son activité principale….

Il faut dire que le choc induit par l’horreur des événements qui se sont produits le 7 octobre dernier a été suivi de la montée de deux phénomènes parallèles. D’une part l’émergence d’un faible groupe de soutiens indéfectibles à Israel et aux juifs de par le monde, soutiens moraux et affectifs, dont la principale manifestation a sans doute été la visite éclair de Joe Biden mercredi dernier.

Mais à côté de ces soutiens, et avec une violence verbale incroyable, le silence de certains reste assourdissant, sans évoquer le cortège de soutiens au Hamas qui s’est manifesté par les différentes prises de parole de personnalités de gauche, principalement de LFI. La constance d’un Jean-Luc Mélenchon ou d’une Mathilde Panot dans leur refus de qualifier le Hamas de mouvement terroriste laissent songeurs. Certes, ce n’est pas une surprise. Mais ce qui est surprenant, c’est l’étendue de ces manifestations similaires des différents mouvements dits progressistes un peu partout dans le monde, de Berlin à Londres, de Paris à Harvard. Je l’ai écrit il y a quelques jours, il me sera désormais difficile de voter à gauche pour les années à venir. Cela ne veut pas dire que j’épousera les idées de l’extrême-droite pour autant.

Depuis quinze jours, on a pu voir qui manifestait son soutien et qui se taisait, de peur de prendre parti, dans une ambiance où les prises de position peuvent parfois coûter la vie à ceux qui les prennent trop ouvertement … ou non. Les attentats se multiplient. À Arras, un professeur assassiné en plein lycée. À Bruxelles, deux touristes suédois descendus en pleine ville. Aux Etats-Unis où la présidente d’une communauté juive libérale est assassinée à coups de couteaux, devant chez elle. Mais aussi à Paris, où un individu a tenté de mettre le feu à l’appartement d’un couple de juifs.

Oui, l’ambiance est morose. Nous vivons en direct, au quotidien, les préparatifs d’une guerre qui s’avèrera peut-être encore plus terrible que celles qu’a déjà connu Israel. Les bombardements sur Gaza se succèdent, les escarmouches à la frontière libanaise se multiplient, ne présageant rien de bon du côté du Hezbollah. Les victimes civiles s’accumulent dans la bande de Gaza, donnant au Hamas l’occasion de démontrer l’étendue de ses pouvoirs de propagandistes. Oui, des civils meurent, et c’est d’une tristesse absolue. Mais de là à accuser Israel de dommages que son armée n’a pas produits, il y a un pas que l’organisation terroriste n’a pas hésité à franchir, cette semaine, accentuant la menace d’actes de représailles sur les juifs un peu partout dans le monde.

Oui l’ambiance est plus que morose. Pour qui lit la presse israélienne, chaque jour apporte son lot d’effroyables douleurs. La description des exactions commises par les troupes du Hamas dépasse l’imagination. À côté de cela, le récit des actes de bravoure de certains, jeunes ou moins jeunes, venus délivrer leur proche au péril de leur vie, n’efface pas la douleur des atroces récits énoncés par les médecins légistes, ou les quelques survivants de ces terribles événements.

Plus de deux cents otages sont encore détenus à Gaza, dont des personnes âgées et des enfants encore très jeunes. Certains aux mains du Hamas, d’autres aux mains du Djihad islamique, d’autres encore détenus par des gazaouis anonymes venus profiter de la débandade du 7 octobre. Pour les premiers, terroristes patentés, conserver des otages à l’abri des curieux est un art déjà éprouvé. Mais pour ceux qui ont joué aux apprentis kidnappeurs, il sera peut-être difficile de rester discret et de ne pas se faire repérer. Il est probablement encore possible de négocier la libération de quelques uns de ces otages, comme cela a été le cas pour deux ressortissantes américaines.

Il sera difficile de sortir indemne de cette période terrible. Ce siècle était déjà très mal engagé. Depuis quinze jours, iil part vraiment sur une très mauvaise voie…

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