Poison d’April

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Je savais déjà que l’antisémitisme était un poison violent, capable de détruire des sociétés entières. Je savais qu’il n’avait pas besoin de juifs pour carburer et se développer, et qu’il était capable de se transmuter en un anti-sionisme virulent au prétexte du droit de détester ce que l’on veut (un droit qui va finir par devenir constitutionnel, au rythme où vont les choses).

Mais je pensais, certes naïvement, qu’il existait encore des domaines qui en étaient exempts. Par exemple la Formule 1. A-t-on déjà vu un patron d’écurie pester contre son pilote défaillant, au prétexte qu’il étai circoncis ? Ou bien au hockey sur glace : jusqu’à présent, je n’ai pas vu d’équipe de hockey sur glace boycotter l’équipe de hockey sur glace israélienne.

Ou encore au jeu des chiffres et des lettres. Jamais un juif n’a été empêché de participer au jeu préféré de mes grands-parents. Ni même au Scrabble, bien qu’on puisse parfaitement jouer antisémite et gagner pas mal de points à ce jeu (mais bien moins que ‘en jouant schnitzel, kippa ou phylactères).

Et je croyais aussi naïvement que les concours de Miss étaient exempts de ce genre d’avanie.

Mais c’était sans compter sur l’imagination des antisémites, ce peuple sûr de lui et dominateur, comme je l’avais écrit il y a quelques mois. On a ainsi pu apprécier leur logorrhée samedi dernier, alors qu’une jolie jeune fille, répondant au doux nom d’April Benayoum, ci-devant Miss Provence, prétendait au titre suprême, tout en révélant au grand public les origines d’une fraction de sa famille.

Si j’avais un conseil à donner à cette jeune April, c’est de ne jamais laisser le poison antisémite lui rendre la vie désagréable.

De passer dessus avec légèreté et élégance, comme il se doit quand on écrase un étron.

Et de garder la tête haute en toute circonstance.

Quant à moi, je me demande quand et sous quelle forme aura lieu la prochaine poussée de diatribe antisémite. Au Salon du Bourget ? À la fête à Neu-Neu ? Dans N’oubliez pas les paroles ?

Il me tarde de savoir…

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