Agronumericus – Internet est dans le pré

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Le digital – pardon, le numérique – est partout, et rien ne lui échappe. Fort de ce constat, mon ami Hervé Pillaud nous livre dans Agronumericus un essai d’un peu plus de 200 pages, sur l’impact du numérique dans le secteur de l’agriculture.

agronumericusCe pourrait être lu comme le journal de voyage qui résulterait des aventures d’Hervé dans l’univers du numérique, au hasard de ses rencontres, mais c’est bien plus que cela. Le livre est structuré en trois parties, d’intérêt différent: chaque lecteur pourra y puiser ce qui l’intéresse.

La première partie dresse un panorama des usages, des technologies et du vocabulaire du numérique. Il s’adresse à un public si ce n’est de néophytes, du moins de lecteurs qui ne sont pas confrontés à cet univers au quotidien. C’est celle sur laquelle je me suis le moins attardé, même si elle offre un intérêt certain pour celles et ceux qui ne s’y sont pas encore frottés, et notamment au sein des organisations qui seront appelée à prendre des décisions importantes quant à la numérisation de leurs activités.

La seconde partie est celle qui m’a le plus intéressé, car elle est appliquée. Hervé y recenses les six domaines agricoles qui seront le plus lourdement concernés par le numérique.

  1. La gestion des risques, sanitaires, économiques, mais aussi environnementaux et climatiques. A ce sujet, Hervé, tu devrais te rapprocher de Meteo Protect qui assure ce genre de risques…
  2. Le financement: l’univers du numérique a permis l’essor de nouvelles techniques de financement. Du crowdfunding à des logiques de partage des véhicules et des moyens de récolte, tout est désormais permis.
  3. La recherche et le développement. Hervé se pose en défenseur d’une agriculture ouverte sur la R&D, un peu à l’instar de ce qui se fait dans de nombreux kibboutz en Israel.
  4. L’agriculture intelligente. Quand l’intelligence artificielle se met au service du secteur agricole, vous n’imaginez pas tout ce que cela peut donner, et Hervé passe en revue certaines pistes déjà creusées par des acteurs du numérique.
  5. Le conseil et la formation: c’est un peu notre dada à tous les deux, ce qui fait qu’on se rejoint sur de nombreux sujets. Il n’y aura pas de progrès en la matière que par un effort d’acculturation sur le long terme. Les serious games ouvrent un potentiel inestimable dans ce domaine.
  6. La commercialisation. Paradoxalement, il me semblait que c’était le point sur lequel le secteur agricole avait déjà commencé à se familiariser avec les modes de pensée du digital. Là encore, le livre offre un regard neuf sur ce thème.

La dernière partie, enfin, est consacrée à l’agriculture de demain. Hervé Pillaud y livre sa vision, parfois un peu trop enchanteresse, au travers de quatre grands types d’agricultures complémentaires, sans être imperméables: les exploitations familiales, les grandes exploitations sur le modèle nord-américain, l’agriculture urbaine et celle des pays émergents. A chaque problématique, le numérique apporte ses solutions.

En refermant ce livre, après une plongée de quelques heures dans cet univers qui mixe les outils les plus modernes aux pratiques les plus anciennes, je me suis demandé si finalement, ce n’est pas un seul, mais plusieurs Hervé Pillaud qu’il nous faudrait: un par grand secteur économique, afin de porter la bonne parole auprès de toutes les industries qui regardent (encore) le numérique avec un regard d’effroi…

Agronumericus, Hervé Pillaud, 249 pages, Editions France Agricole

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