Interstellar

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Pour moi, il y a trois types de films de science-fiction: ceux qui nous expliquent qu’on n’est pas seuls dans l’espace (E.T., Rencontres du 3e type…), ceux qui relèvent plus de la fiction que de la science (Star Wars, Galactica, Star trek…) et ceux qui souhaitent faire de la science plus que de la fiction (Gravity, 2001…). Interstellar relève de cette dernière catégorie, et y occupera probablement une place de choix: à jamais critiqué par certains, mais adulé par ses plus grands fans.

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Interstellar se place dans un futur proche. La terre devient peu à peu invivable pour l’espèce humaine: la terra ne peut plus fournir suffisamment de récoltes, et des nuages de poussière en parcourent la surface. La fin de l’espèce humaine se rapproche. Une équipe de la Nasa envisage alors de chercher des mondes accessibles, où l’homme pourrait poursuivre son histoire. Pour y accéder, un « trou de ver », mécanisme naturel produit par une sorte de repli de l’espace sur lui-même et qui permet de franchir des distances astronomiques en un rien de temps, a été repéré près de Saturne. Une dizaine d’explorateurs ont déjà été envoyés pour défricher quelques planètes censées fournir un habitat vivable pour nos congénères. Des signaux positifs en sont revenus. Une équipe composée d’un pilote chevronné et de trois scientifiques, est expédiée, pour établir le schéma d’une délocalisation de l’humanité (plan A), ou un peuplement initial à partir d’embryons congelés (plan B). Mais on est au cinéma, et les choses ne se dérouleront évidemment pas comme prévu. Je ne vous raconterai pas la fin, mais je vous recommande chaudement d’aller voir ce film, d’une durée de 2h30mn environ.

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Ce n’est pas pour l’aspect scientifique de cette histoire. Un tel film n’a pas pour but d’éduquer ses spectateurs, quand bien même peut-il susciter l’intérêt de certains d’entre eux – mais qui aura l’audace d’acheter l’excellent « Que sais-je? » sur la relativité à l’issue de ce film?

C’est plutôt pour la beauté de certaines scènes, parfois magistrales. De ce côté là, Christopher Nolan sait nous en mettre plein la vue. La tempête sur l’océan déchaîné de la première planète, le passage devant les anneaux de Saturne, le décollage de la fusée qui emporte ces explorateurs d’une autre époque. Et puis il y a une scène inoubliable, celle de l’arrimage de deux engins spatiaux en rotation l’un par rapport à l’autre.

Mention spéciale pour le robot de service, TARS. Non humanoïde, mais doté de fonctions très évoluées, son design innove dans un secteur dans lequel les références se nomment R2D2 ou HAL. C’est l’un des éléments les plus surprenants de ce film.

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Un seul point négatif, au final: la part allouée à la musique. Comme Toni Scott, Nolan est un adepte de la musique non-stop (je chicane légèrement, il y a quelques scènes « silencieuses », et même quelques dialogues). Mais pourquoi vouloir faire exploser nos tympans avec des sons électroniques, quand ceux des éléments naturels suffisent amplement?

L’autre grande qualité du film, c’est de poser de manière intelligible le débat des vols spatiaux habités de longue durée. La recherche spatiale doit-elle s’orienter dans une telle direction? La sauvegarde de l’espèce humaine passe-t-elle par la conquête spatiale d’horizons plus lointains, au détriment, par exemple, de nos océans? Les planètes similaires à la nôtre sont-elles toujours accueillantes (bien évidemment non)? Et le facteur humain n’est-il pas le premier écueil pour de tels vols habités?

Bref, allez voir Interstellar. Vous ne le regretterez-pas. Et dans vingt ans, vous passerez pour quelqu’un de cultivé.

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