Yesterday

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Yesterday, all my troubles seemed so far away. 
Now it looks as though they’re here to stay. 
Oh, I believe in yesterday

On a tous, un jour ou l’autre, fredonné un air des Beatles. Des mélodies sans fioritures, des paroles si faciles à comprendre, qu’on pourrait les enseigner au collège. Ces chansons font partie de notre culture, de notre histoire, du référentiel de notre génération et des suivantes. Il suffit de chanter les premières paroles de ces chansons, et tout le monde est prêt à vous suivre et reprendre le refrain en choeur…

Sauf que dans la vie de Jack Malik, personne n’est prêt à le suivre.

Pour la simple et bonne raison que personne n’a jamais entendu parler des Beatles.

Et oui, dans ce feel-good movie paradoxal, alors qu’une coupure de courant mondiale se produisait, ce chanteur raté se retrouve à terre, percuté par un bus, et se réveille dans un monde où les personne ne connaît les quatre gars de Liverpool. Une sacrée aubaine pour un gars qui se souvient des accords et des paroles, et qui ne souhaite qu’une chose: lancer sa carrière.

La veille il était un gros naze. Désormais, même Ed Sheeran reconnaît son talent. Yesterday dans toute sa splendeur… Bien entendu, il devra pour cela faire un choix cornélien, entre celle qu’il a toujours aimé, et le succès international. A star is born, revisité en quelque sorte, mais nettement moins gonflant que le duo Lady Gaga / Bradley Cooper…

Le spectateur français doté d’un peu de mémoire se souviendra que, sur une idée similaire – la disparition de Johnny Halliday, et non des Beatles – Laurent Tuel avait conçu une petite merveille d’humour, Jean-Philippe, avec Johnny himself et Fabrice Lucchini dans les premiers rôles. Yesterday est de la même trempe – même si, désolé de vous décevoir, vous ne verrez pas les vrais Beatles… En revanche, il vous permettra de re-découvrir les chansons que vous avez déjà entendues mille fois, sur un mode enchanteur.

Au-delà de ces aspects, le film soulève quelques questions intéressantes. La première est liée à la dimension intemporelle d’un artiste aussi talentueux qu’il soit, et des Beatles en particulier. Les titres des Beatles seraient-ils tous des succès s’ils sortaient aujourd’hui? Ne seraient-ils pas noyés dans la masse de la production musicale internationale? Les Beatles ne deviendraient-ils pas un sous-produit de la culture pop britannique, un groupe de rock de plus, de ceux dont on a oublié les principaux titres dix ans après leur période de gloire?

Si vous cherchez les réponses à ces questions, allez voir le film…

Au pire, vous garderez Obladi Oblada dans la tête pendant une heure ou deux. Vous le chanterez à tue-tête, et tout le monde reprendra le refrain avec vous.

À moins que…

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