Obama, Indurain et la lecture

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Les vacances d’un président sont, de nos jours, un sujet fort sensible. Et ce, quel que soit le pays d’exercice. On se souvient des critiques qui suivirent les vacances américaines du couple Sarkozy en 2007, « offertes » par une de leurs relations. Voici désormais que celles de président américain, sur lîle de Martha Vineyard, dans une luxueuse résidence à 35000$ la semaine, font jaser.


Personnellement, le coût des vacances du président américain m’importe peu. Mais la lecture d’un article du Figaro sur le sujet des vacances d’Obama m’a fait franchement rigoler. Ce quotidien rapporte, en effet, que Barack Obama, homme fin et cultivé comme on peut l’imaginer, s’adonne à la lecture durant ses congés. Plus exactement cinq gros livres, dont voici le détail:

« …une biographie de 700 pages sur l’un des fondateurs de l’Amérique, John Adams, par David McCullough, prix Pulitzer 2002, un pavé de 2 400 pages de l’éditorialiste du New York Times Thomas Friedman sur le réchauffement climatique et l’environnement intitulé Hot, Flat, and Crowded et trois romans peu connus du grand public mais fort appréciés par la critique : Lush Life, une histoire de meurtre à New York par Richard Price, Plain Song, un roman dont l’action se déroule dans le Colorado par Kent Haruf, et The Way Home, un thriller de George Pelecanos qui se passe à Washington. »

Excusez du peu. Au total, rapporte le même article, 300 pages par jour. Mais Adèle Smith poursuit en citant le site The Daily Beast, selon lequel « …le président lisait déjà Hot, Flat, and Crowded lorsqu’il était candidat en 2008. »

Cette petite phrase ironique m’a rappelé les propos d’un concurrent d’Indurain, que rapportait le quotidien Le Monde il y a une dizaine d’années. On en était, je crois, à la 3e victoire de l’espagnol sur le Tour de France. Au journaliste qui lui demandait quel pouvait être le secret d’Indurain, ce concurrent avait répondu quelque chose dans ce style: il y a un an, Indurain était venu sur le Tour avec un livre; idem l’an dernier, et cette année encore. Et vous savez-quoi? C’était toujours le même livre…

La recette des grands professionnels, c’est de se consacrer à leur métier. D’où, peut-être, le besoin de faire croire qu’ils sont de grands lecteurs, alors qu’ils ne font que poursuivre laborieusement la lecture du même ouvrage…

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