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Il fallait s’y attendre, Jean-marie Le Pen fera donc parti du premier tour de scrutin, puisqu’il a réussi à récolter les 500 signatures. Sauf surprise de dernière minute (une invalidation par le Conseil Constitutionnel), le leader du Front National fera donc parti des "pointures" du premier tour. Car pour cette cinquième participation (1974, 1988, 1995, 2002 et désormais 2007), Le Pen peut envisager sérieusement le second tour.

Contrairement à l’équipe de France de football, qui malgré son titre de champion du monde 1998 n’a rien fait en juin 2002, Le Pen a en effet de grande chance d’arriver de nouveua en finale. Et cela pour plusieurs raisons:

  • Le vote Le Pen au second tour en 2002 – 17,94% soit près de 6 millions d’électeurs – n’est pas un vote anodin. L’électeur qu ia glissé le bulletin "Le Pen" dans l’urne le 5 mai 2002 a franchi un pas intellectuel, et effectué un choix qu’il n’est sans doute pas prêt à reconsidérer. Ces 6 millions de voix, il est fort probable qu’on les retrouvera dès le premier tour sur le nom du président du FN.
  • La présence de Bayrou, quoiqu’on en dise, affaiblit plus le candidat de droite que celui de gauche. Même s’il cherche à s’en échapper, Bayrou s’inscrit plus dans la lignée des démocrates chrétiens à la Giscard ou Barre, que dans celle des socialistes d’ouverture comme Strauss-Kahn. Comme le rappelait Ali Badou ce matin face à Gerad Le Gall sur France Culture, la carte de l’électorat Bayrou en 2002 épouse étrangement les contours de celle de l’électorat Chirac. Rappelons que François Bayrou était numero deux du gouvernement Juppé en 1995… La retour en force de Bayrou signifie simplement l’échec de la stratégie de consolidation en un parti unique de l’ensemble des forces de droite, stratégie élaborée par messieurs Chirac et Juppé en 2002.
  • La candidate socialiste s’est effondrée dans les sondages, les intentions de vote. Sans vouloir accorder une importance trop grande à ces nombres parfois surréalistes, je pense que cela signifie simplement que son score convergera vers les 20-23%, score de Lionel Jospin en 1995. L’absence des petits candidats à gauche – Taubira, Chevenement – permettra a Mme Royal de faire mieux que le score de 2002.
  • Quant à Mr Sarkozy, son score s’établira également autour des 20%, à l’instar de Jacques Chirac au premier tour en 1995 et 2002. Un score dans la ligne droite de son prédécesseur, dont il a si bien réussi à se démarquer … qu’il risque d’en suivre la voie.

Qui sera présent au second tour? Nul ne le sait, bien évidemment. Les quatre candidats principaux se tiendront vraisemblablement dans un mouchoir, entre 18% et 23% des suffrages exprimés. Dès lors, de nombeux matches surprises pourraient avoir lieu au second tour: des confrontations Royal-Le Pen, Bayrou-Sarkozy ne sont pas totalement fictives…

Mon avis: un matche Royal-Le Pen est le plus probable. Et mon inquiétude: pas sur que l’électorat de droite se mobilisera en faveur de Mme Royal, tout comme l’électrorat de gauche avait soutenu Mr Chirac en 1995. Si cela se déroulait ainsi, Jean-Marie Le Pen risquerait d’atteindre les 40% au second tour. Un cauchemar qui pourrait devenir réalité…

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