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Grande première hier soir, donc, dans le PAF: le premier débat intégral, avec l’ensemble des candidats à la présidentielle de 2017. Un onze de France censé représenter toutes les tendances politiques, mais encore loin de la parité, et sans aucun candidat issu de l’immigration. Pourtant, ne boudons pas notre plaisir: ces plus de quatre heures de show politique ont tenu leurs promesses.

Certes, il ne fallait pas s’attendre à voir ces onze personnalités résoudre les grands problèmes du moment. Mais pour une fois, on a pu voir, à égalité de temps de parole ou presque, tous les candidats, les « petits » comme les « gros ». Et les « petits » ont assuré le show. Philippe Poutou, par exemple, toujours aussi direct et sans ambages. Ou Jean Lassalle, seul représentant d’une France des terroirs. Ou encre Jacques Cheminade et sa chevelure mobile (regardez bien les vidéos).

Les « gros » candidats ont joué le jeu, sans prendre de haut leurs adversaires. Ce n’était pas facile pour eux: l’exposition de ces 6 candidats, faisant jeu égal à 3 semaines du premier tour, risque de leur grignoter au total quelques points qui pourraient faire la différence, au soir du 23 avril. Même si leurs programmes politiques semblent parfois fantaisistes et si leur parole est moins assurée, ces « petits » candidats ont montré leur pugnacité, chacun dans leur domaine. Et malgré leurs apartés avec leurs supports, sournoisement captés par les caméras de BFMTV, ils ont rempli leur mission. Et alors?

Alors, attention aux surprises. Si Nathalie Arthaud et Philippe Poutou se défendent de représenter tous les Français, c’est pour mieux aller grignoter sur les terres de Mélenchon. Et si Dupont-Aignan et Lassalle veulent restituer la splendeur de la France, c’est à la fois pour chasser sur les terres de François Fillon et de Marine Le Pen. Quand à Bruno Hamon ou Emmanuel Macron, ils auraient tort de se considérer à l’abri de ces candidats de l’extrême: l’électorat du premier s’est réduit comme peau de chagrin, si bien qu’il risque de ne pas faire un sore très éloigné de certains d’entre eux; le second, s’il revendique un certain renouveau politique face aux « gros » candidats, ne peut se parer des mêmes arguments face à des candidats peu habitués aux projecteurs, qui incarnent tout autant ce renouveau auquel semblent aspirer certains compatriotes.

Contrairement aux primaires, qui ont affaibli les partis politiques qui les ont organisés en suscitant des lignes de facture irrémédiables, le débat d’hier m’a semblé redonner une certaine vigueur à la vie politique. Moins de primaires, plus de débats à onze: c’est peut-être cela, l’enseignement des élections 2017. A méditer pour 2022…

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