Entebbe, 30 ans après

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A Entebbe auraient pu s’écrire quelques unes des pages les plus sombres de l’histoire d’Israel. C’est au contraire devenu un des événements historiques fondateurs de l’état hébreu.

Dans la nuit du 3 au 4 juillet 1976, un commando israélien mené par le colonel Jonathan (Yoni) Netanyahou libérait les otages juifs français d’un commando terroriste sur l’aeroport d’Entebbe, en Ouganda.

Mais Entebbe, c’est aussi l’histoire d’une coopération manquée entre le jeune état d’Israel, et une France qui ne comprenait pas pourquoi l’on s’en prenait à ses intérêts, à l’image de son président Valery Giscard d’Estaing ou de son premier ministre d’alors, un certain Jacques Chirac. Et décida de ne pas faire face à ses responsabilités. C’était quelques semaines avant la grande canicule de 1976, et on était loin, alors, de s’intéresser au conflit qui opposait Israel à ses voisins arabes.

Le 27 juin, le vol Air France 139, un Airbus reliant Tel Aviv à Paris est détourné par un commando terroriste vers Entebbe, après une escale à Benghazi (Lybie). 244 passagers, 12 membres d’équipage. Et très vite un tri: seuls les juifs et les israéliens restent, les autres passagers ainsi que l’équipage sont relâchés. L’équipage, sous l’autorité du commandant de bord Michel Bacos, décida en bloc de rester avec les otages juifs. Un geste de grande valeur.

En Israel, la teneur du commando (pour partie FPLP, pour partie Bande à Bader) contraint le gouvernement d’alors à prendre rapidement la décision qui s’impose: une intervention. Israel se relève à peine de la guerre de Kippour qui s’est déroulée trois ans auparavant. Pire, les événements de Munich, distants de seulement quatre années, sont encore fraîchement inscrits dans les mémoires.

Airkz_20040217_yoni_netanyahu La direction du commando d’intervention est confiée à un jeune et brillant soldat, nommé Jonathan Netanyahou. Il est le fils d’un historien, Iddo, qui jouit d’une certaine réputation en Israel, et le frère de Benjamin, celui qui deviendra vingt ans plus tard un premier ministre très controversé.

L’opération requiert une préparation extraordinaire: transport d’un commando d’une centaine de personnes de nuit, par des C-130 Hercules, à plus de 3000 kilomètres de l’état d’Israel. Pénétration d’une équipe réduite dans une mercedes noire et une LandRover simulant une visite du dictateur Idi Amin Dada. Effet de surprise immédiat.


Les otages sont libres. Source: Wikipedia

Cette opération, d’une témérité inouïe, se solde par des pertes somme toute assez légères. 3 des 103 otages décèdent, dont l’une sur son lit d’hôpital, sur ordre d’Amin Dada. Le chef du commando israélien y laissera également la vie, et rentrera par ce haut fait dans la légende des grands soldats d’Israel.

La libération des otages est accueillie avec soulagement par l’ensemble des pays occidentaux, même si les critiques fusent en France contre les risques insensés pris par le gouvernement israélien, au lieu de passer par la voie diplomatique. Le commandant Bacos, quant à lui, fut suspendu par Air France.

une herald tribune entebbe

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