Fauda

Cet article vous a plu ? Pourquoi ne pas le partager ?

Si vous avez aimé le Bureau des Légendes, vous apprécierez probablement Fauda. Cette série israélienne raconte l’histoire d’une unité spéciale de l’armée israélienne chargée d’opérer dans les territoires palestiniens, dans des cas difficiles: ses membres opèrent sous une fausse identité, se fondant dans la population des territoires palestiniens, pour capturer ou éliminer les éléments dangereux. Dans le cadre de cette série, il s’agit de mettre la main sur un terroriste recherché, avant qu’il ne commette un attentat de grande ampleur.

Par son histoire d’un réalisme terrifiant et fondée sur l’actualité immédiate, Fauda diffère de Hatufim, la série diffusée sur Arte il y a quelques années, et dont est issue la série à succès Homeland. Le scénario de Fauda est suffisamment réaliste et stressant pour qu’on se sente impliqué dès les premières images. Et la série évite de tomber dans le cliché d’un parti-pris univoque: elle offre un double point de vue sur le sujet de la présence israélienne dans les territoires, tant du regard des autorités israéliennes, que des leaders du Hamas ou du Fatah. À cet égard, Fauda offre un prisme unique pour saisir les différences sociétales majeures entre Israel et son voisin.

Pourtant, la magie n’a pas opéré sur moi. Hormis les fréquentes scènes d’action, d’une violence sans équivoque, il me semble que Fauda sombre dans des séquences pathologiques inutiles, qui évoquent plus Santa Barbara qu’une thriller psychologique. Les principaux personnages semblent tout droit sortis de telenovelas, à l’exception de l’agent chargé de liaison de manipuler ses interlocuteurs. Pour le dire plus brutalement, Fauda manque d’un peu d’épaisseur…

Au-delà de ses défauts, Fauda mérite pourtant le détour, ne serait-ce que par sa brièveté. A raison de 12 épisodes de 30 minutes chacun environ, il vous faudra moins de temps pour la voir dans son intégralité que la moitié de la première saison de nombre d’autres séries.

A terme, cependant, il serait intéressant de voir arriver, sur Netflix ou Amazon prime, d’autres genres de séries israéliennes. Des séries moins axées sur l’armée ou le conflit au quotidien, et plus centrée sur l’humour dont savent faire preuve les différentes strates de la population israélienne, comme Avoda Aravit, qui permettrait aux spectateurs occidentaux de porter un regard différent sur sa réalité et ses paradoxes.

Cet article vous a plu ? Pourquoi ne pas le partager ?