Ce samedi là

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La seconde guerre mondiale a non seulement détruit des millions d’individus, elle a aussi marqué pour la vie celles et ceux qui en ont réchappé. Rares, parmi ceux-là, sont ceux qui ont partagé leur histoire avec leur entourage. Le calvaire enduré durant plusieurs semaines ou plusieurs mois, qui voulait, qui pouvait y croire. Soixante-dix ans plus tard, les choses ont changé. Et quand ce ne sont pas les anciens déportés qui écrivent eux-mêmes leurs mémoires, ce sont parfois leurs descendants qui s’y mettent.

ce samedi laC’est ainsi qu’Estelle le Caër livre le récit de guerre de son grand-père, déporté alors qu’il était un jeune adolescent résistant, à Buchenwald, et de sa mère, jeune immigré Slovaque perdue avec sa famille dans la région de Sens.

Pour ceux qui n’ont jamais lu les textes de David Rousset, Imre Kertez, Elie Wiesel ou Primo Levi, ce livre est une excellent entrée en matière, si j’ose dire, sur ce sujet. Le récit croisé des deux destinées, l’écriture rythmée, qui fait qu’on a hâte d’enchaîner les chapitres, la part d’humanité qui se dégage des deux protagonistes et de certaines personnes de l’entourage, tout cela fait de « Ce samedi-là » un livre que je vous recommande de lire. Pour ensuite passer dans le dur, chez Primo Levi ou David Rousset, dont le récit au jour le jour, chirurgical, sans aucune emphase et sans aucun sentimentalisme, sont autrement plus instructif sur l’entreprise de destruction des juifs d’Europe, comme le qualifiait Raul Hilberg.

Ce Samedi-là, Estelle le Caër, Editions du Palio

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