Bernadette

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Qu’est ce qui distingue les biopics français des biopics américains ? J’ai le sentiment, à quelques exceptions près, que les biopics français ont en général pour titre le prénom ou le surnom de la personne concernée – Bernadette, Cloclo, Aline (très proche de Céline), pour Bernadette Chirac, Claude François ou Céline Dion. Alors que les biopics américains cherchent toujours l’emphase en construisant un récit jusque dans le titre du film concerné : Rocketman (pour Elton John), Bohemian Rhapsody (pour Freddy Mercury), One Love (pour Bob Marley), etc. Seules deux exceptions me viennent à l’esprit : La conquête, biopic consacré à Nicolas Sarkozy contredit la règle des biopics français, alors qu’Elvis, consacré à Elvis Presley, conrtedit celle des biopics américains.

Mais revenons au sujet de ce post, Bernadette, film consacré à la période de la vie de Bernadette Chirac s’étendant de 1995 – victoire de son mari à la présidentielle, après plusieurs échecs – jusqu’à 2007 qui marque l’accession de Nicolas Sarkozy au pouvoir, pour un unique quinquennat. Ce film, qui se vit précis ddans sa chronologie des événements, mais qui respecte les codes de la fiction dans tout ce qui concerne les situations ou les dialogues, est à la fois drôle, incisif et éminemment instructif pour tous ceux qui n’ont pas vécu ces événements, ou ne s’en souviennent que trop peu.

On retrouve donc avec plus ou moins de nostalgie la dissolution, la disparition de Lady Di ou l’élection présidentielle de 2002, au travers du regard lucide que porte Bernadette Chirac sur ces événements, sur leur impact sur son mari, et sur les réactions de son entourage. Le film ne manque pas d’égratigner Nicolas Sarkozy, ignoré par l’entourage de Chirac pendant plus de dix ans en punition de son soutien à Edouard Balladur, ni de se payer la tête de cet individu bien connu de mes lecteurs, qui n’a eu de cesse de se planter dans toutes ses évaluations stratégiques, aka Dominique de Villepin.

Le film insiste sur les déboires conjugaux du couple Chirac. On savait l’ancien président volage, on mesure jusqu’à quel point son épouse a encaissé les épreuves sans broncher. C’est peut-être ce qui finit par rendre cette descendante d’une vieille noblesse de France un tant soi peu sympathique aux yeux de ses compatriotes, grâce, notamment, à l’habileté d’un conseiller de l’ombre, Bernard Niquet, incarné par un Denis Podalydes en grande forme, face à une Catherine Deneuve qui jubile à chaque scène.

Bref, Bernadette est un petit bijou cinématographique qu eje vous recommande chaudement pour vous distraire, dans une actualité morose…

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