Affaire Wizzgo: le Small Business Act à la française n'est pas pour demain…

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L’affaire Wizzgo est remarquablement typique de l’état d’esprit de certaines entreprises françaises, et permet de mesure la distance qui nous sépare d’un "Small Business Act" à la française. A l’heure où Eric Besson veut "numériser la France", voilà de quoi se poser de sérieuses questions…

De quoi s’agit-il? Tout simplement d’un service de magnétoscope numérique, à la carte. Wizzgo permet, lorsqu’on ne peut pas se déplacer chez soi pour programmer un enregistrement sur son magnétoscope, d’en effectuer un depuis une plateforme de réception télé unique, celle de WizzGo, puis de télécharger son enregistrement dans les 21 jours qui suivent. Pratique, non?

Seulement voilà, les grandes chaînes de télé sont contre. Pour quelle raison (on croit rêver)? Concurrence déloyale et parasitisme comercial… Oui vous avez bien lu. A l’heure où la technologie permet d’enregistrer toute émission sur une Freebox, un magnétoscope numérique ou de consulter des services comme M6 Replay, voici que TF1, M6, NT1 et France Télévision s’opposent à un projet innovant pour un motif aberrant. Qui, in fine, se retourne contre elles. Car tout spectateur qui souhaite enregistrer telle ou telle série sur WizzGo, le fait évidemment parce qu’il préfére de toute évidence regarder ce programme à la télévision plutôt que de pratiquer un téléchargement illicite, qui, lui, est bien une concurrence déloyale.

WizzGo ne peut certainement pas porter ombrage à TF1, France 2 ou M6. Ni aujourd’hui, ni demain. Mais en lui interdisant d’offrir un service aux téléspectateurs, les chaines montrent à quel degré d’incompréhension elles se trouvent, en matière de technologie et de service proposé à l’utilisateur. A moins qu’il ne s’agisse de préserver leur pré carré pour proposer, elles-mêmes, leur propre service diffusion. Et tuer dans l’oeuf un projet innovant pour se le réaproprier ensuite. Le "Small Business Act" à la française n’est, visiblement, pas pour demain…

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