A tale of two cities

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Dans la bibliothèque familiale organisée avec BookBuddy, on trouve plusieurs centaines de livres, dont un bon nombre de romans. Il m’arrive de passer devant certains et de m’en saisir, comme attiré par le titre de l’ouvrage, puis de le laisser mûrir de nombreux mois, avant de réellement m’y plonger. Tel est le cas de ce roman de Dickens, A tale of two cities, qui devait trôner sur ma table de nuit depuis deux ou trois ans. J’ai enfin décidé de m’y mettre il y a une dizaine de jours, et je ne le regrette pas.

Paris, London, glamour and despair

Dickens y livre un récit romanesque, d’une famille prise, entre la France et l’Angleterre, dans les tourbillons de la fin du règne de Louis XVI, de la Révolution française et de la Terreur qui s’ensuivit.

L’histoire est la suivant. Un médecin français, marié à une Anglaise, est injustement emprisonné à la Bastille sous l’Ancien Régime. Délivré au bout de quinze années de cachot, il rejoint sa fille, qui épouse un gentilhomme français, lui-même écoeuré par la cruauté de la noblesse en cette fin de 18e siècle. Épris de justice sociale, ce gentilhomme doit pourtant revenir en France pour faire délivrer un de ses anciens métayers, au péril de sa vie…

Liberté, égalité, fraternité ou la mort !

Oeuvre classique de l’autre côté de la Manche, A tale of two cities me semble moins connu dans l’hexagone. Il faut dire que les Français, tout autant ceux issus de la noblesse, que les révolutionnaires, n’y sont pas dépeints sous leurs meilleurs traits. Les premiers sont d’une cruauté sans limite, les seconds basculent dans une violence identique au nom d’un idéal révolutionnaire dont on se demande s’il n’est pas simplement une forme de vengeance plus qu’une volonté de changement. Liberté, égalité, fraternité ou la mort, je ne connaissais pas cette formulation de notre devise nationale, elle fut pourtant adoptée par la Commune de Paris en 1793. Et si certaines scènes font penser aux pires exactions de Daesh, certains personnages, comme la mère Defarge et ses acolytes, font penser aux députés LFI…

Au-delà de ces travers, ce roman est, comme de nombreuses oeuvres classiques, un véritable petit bijou. Je me suis senti embarqué comme dans un roman de Hugo, les Misérables ou l’Homme qui rit. Chaque dialogue, chaque détail vestimentaire, chaque scène, semble conçu non seulement our apporter de la complexité à l’intrigue, somme toute assez banale, mais pour accroître la tension et pousser le lecteur à ne refermer ce livre qu’après l’avoir lu d’une traite. Quand on compare à nombre de romans ou de films récents, la différence est flagrante. Les scénarios de certains films semblent avoir été conçus comme un enchaînement de rebondissements abracadabrantes, qui auraient pu paraître plausibles si les réalisateurs avaient pris, comme Dickens, le temps d’introduire ces scènes faussement anecdotiques qui créent une assise à l’intrigue.

Bref, si jamais vous cherchez un bon roman pour cet été, n’allez pas chercher plus loin et plongez vous dans un classique. Celui-ci fera parfaitement l’affaire.

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