Patrick Bruel : « Bercy à vous »

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On peut aimer ou ne pas aimer Patrick Bruel, il faut lui reconnaître une qualité : il sait tenir dans la durée. Pour son retour à Bercy, hier soir, il est parvenu à tenir son public pendant plus de deux heures, multipliant les aller-retours avec les chansons de ses débuts – l’inaltérable Comment ça va qui fait un étonnant écho au Comment ça va pas de Delphine Horvilleur – et des chansons plus récentes, empreintes d’une noirceur inattendue.

Coeur chaud, tête froide

Débarquant tout de noir vêtu – imper noir, veste noir, gilet noir mais chemise blanche, troquée en milieu de concert pour un t-shirt noir – Patriiiiiick offre un concert artichaut, où il se défait de son encombrant accoutrement au fil des airs. Avait-il subi un coup de froid avant de rentrer en scène, dans une salle surchauffée ? Ou manquait-il d’échauffement ? Il m’est hélas impossible de répondre de manière précise à cette question fondamentale…

Passons sur les aspects vestimentaires, finalement peu importants, quand on vient écouter l’artiste. L’idole de toutes les jeunes filles d’il y a trente ans a su préserver son public : on y croise des femmes mûres, mais aussi quelques jeunettes d’une trentaine d’années. En revanche, vous n’y trouverez aucune adolescente, Bruel n’est ni Aya Nakamura, ni Taylor Swift. J’ai été étonné par le nombre de représentants de la gente masculine, que j’estime à peu près à 10% du public. Accompagnateurs, gardes du corps ou hommes jaloux ? Je ne sais, là encore, répondre de manière précise.

Comment ça va pas ?

Une chose m’a particulièrement frappé en revanche : Bruel semble avoir tiré un trait sur son univers musical d’antan : les chansons d’amour. L’univers de ses derniers titres est, en effet, le reflet de la société dans laquelle nous évoluons, d’où peut-être une indication sur son choix vestimentaire. Entre chansons sur le harcèlement à l’école, sur la paix au proche-orient, sur son retour en Algérie 60 ans après l’avoir quittée ou sur la difficulté de garder un lien avec des enfants qui grandissent, on est dans le registre de la « gravitude », dirait Ségolène. Patrick Bruel n’atteint certes pas encore les sommets des chansons à thème de Serge Reggiani, mais il s’en rapproche. Même avec son look de baroudeur du dimanche, son sourire aux lèvres et sa barbe de deux jours, il s’en rapproche…

Bref, vous l’aurez compris, même si je ne suis pas un grand fan de ce chanteur, je lui reconnais un talent certain. Parviendra-t-il un jour à remplacer Jean-Jacques Goldman au palmarès des personnalités les plus appréciées ? C’est tout le mal que je lui souhaite…

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