Orthographe 2.0 : l'ASCII deviendra-t-il l'alphabet du futur?
Les irréductibles de la simplification de l’orthographe française, adeptes d’une révision magistrale des règles qui régentent nos écrits, ont trouvé un support inattendu … de l’autre côté de la Manche. On apprend, en effet, que certains des sujets de la couronne britannique souhaiteraient faire disparaître l’apostrophe, symbole d’un anglais devenu archaïque aux yeux des adeptes du GPS, de l’iPhone ou de twitter.
En effet, la présence – ou l’absence, c’est selon – d’apostrophe à la fin de certains mots, qui jusque là symbolisait la possession (ex: King’s Road: la route du roi), aurait un impact non négligeable sur l’utilisation des GPS par certains services qui, en cas d’urgence, aurait du mal à localiser leur destination. Le GPS (Global Positioning System) signera-t-il la fin de l’apostrophe de possession?
On n’ose imaginer ce qu’une telle démarche pourrait produire de par chez nous. Qui n’a jamais été confronté, au moment de la saisie d’une adresse, sur son GPS, d’un affreux doute concernant un "é", un "è" ou un "à"? Qui n’a jamais subi l’affront d’un email, renvoyé pour cause de "ç" à "françois"? Avec une audace toute britannique, nous pourrions, nous aussi, nous débarasser de nos affreux doutes. Sus aux accents, aux cédilles et apostrophes, aux "hota" espagnoles et autres symboles nationaux, devenus des freins à l’intelligence collective et à l’utilisation d’une technologie qui ne se conçoit qu’entre les caractères 0 à 127 du code ASCII.
Finalement, la technologie, ça a du bon, non?
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec