La chronique d’Eliezer Ashkenazi sur les Juifs de Tunisie

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C’est lors d’une réunion de la SHJT, il y a quelques semaines, que j’ai découvert ce petit livre étrange, qui semble sorti du passé par une sorte de voyage dans le temps, grâce au travail de recherche de Robert Attal. La chronique d’Eliezer Ashkenazi est un livre qui intéressera tous ceux qui s’intéressent à la vie des juifs en Afrique du nord, alors que les communautés juives en Europe accèdent enfin aux libertés les plus essentielles.

Né en Pologne au début du 19e siècle, Eliezer Ashkenazi était un érudit à la recherche de vieux manuscrits à faire connaître ou découvrir d’un public européen. Il entreprit donc un voyage en Afrique du Nord, et débarqua à Tunis, ou il passa semble-t-il une dizaine d’années. À l’issue de ses recherches, il fit publier plusieurs manuscrits plus ou moins oubliés, ce qui était déjà assez extraordinaire.

Mais ce qui est encore plus étonnant, c’est la chronique épistolaire qu’il entretint avec un journal publié en hébreu, d’abord en Palestine, puis à Paris, le journal Ha-Levanon. Une trentaine de lettres qui retracent la vie des des juifs tunisiens au milieu du 19e siècle, vivant dans une misère extrême, décimés par l’épidémie de choléra qui sévit en Tunisie en 1868, et devant faire face à l’animosité de certains tunisiens musulmans cherchant à profiter de l’avantage que leur confère leur religion, par rapport aux juifs, réduits à leur statut de « dhimmi ».

Ces chroniques un peu sorties de nulle part permettent également, au fil des échanges entre Ashkenazi et le directeur de la revue Ha-Levanon, de voir grandir l’influence française en Tunisie. Une influence qui va peu à peu conduire au protectorat à partir de 1881, et assurera alors, à la population juive locale, le moyen de se développer de manière harmonieuse. Avant l’exode final, dans la seconde moitié du 20e siècle.

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