Henri Kaufman

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On a parfois la chance de croiser des personnes qui ont le talent non seulement d’influencer positivement le cours de votre vie, mais aussi de le faire sans rien demander en retour. Henri Kaufman en faisait partie. Il nous a quitté en ce début d’année 2024, certes. Mais son aura persistera encore longtemps.

C’est par le biais de mon co-auteur de livres expliqués à mon boss, Yann Gourvennec, que j’ai fait la connaissance d’Henri. Je ne le connaissais pas trés bien, à cette époque. J’étais tombé sur son blog à l’époque où je m’intéressais aux blogs, j’avais vu quelques des excellentes vidéos où il se mettait en scène avec Pierre-Philippe Cormeraie, sur la chaîne intitulé PPC & HK, mais nous ne nous étions jamais croisés dans la vraie vie.

Le grand-père des médias sociaux expliqués à mon boss

Or, à l’automne 2010, Yann et moi cherchions un éditeur pour un livre consacré aux usages des blogs et des réseaux sociaux en entreprise. La maison d’édition Diateino s’était déclaré intéressée, mais n’envisageait pas de publication avant au moins un an. Cela ne nous convenait absolument pas : Yann et moi étions convaincus qu’il fallait agir vite. Il n’y avait, en effet, pratiquement encore rien de paru sur ce sujet, et nous voulions à tout prix être les premiers, respectant ainsi la philosophie du web : avantage au premier arrivé…

C’est alors que Yann contacta Henri. å cette époque, il avait fondé avec Xavier Wargnier une maison d’édition, les éditions Kawa, qui publiait, entre autres, des livres sur le marketing et le digital. Sur la base d’une table des matières grossièrement établie, Henri et Xavier se déclarèrent immédiatement très enthousiastes sur notre projet, nous laissant carte blanche sur le projet et nous promettant une réactivité hors pair. Nous étions déjà en octobre…

Yann et moi nous mîmes immédiatement au travail. Nous avions les idées claires sur ce qu’il fallait écrire, la répartition des chapitres, qui devait être interrogé, et quels contributeurs externes solliciter. Et deux mois pus tard, le « tapuscrit » était transmis à Henri pour relecture. Et le livre sortit en février 2011, soit trois mois à peine après l’accord sur ce projet !

Henri Kaufman l’éclectique

Ce n’est que quelques mois plus tard que j’appris à bien connaître Henri Kaufman. Nous avions été invités, lui et moi ainsi qu’une brochette de speakers comme Fanny Berrebi et Damien Douani, à prendre la parole lors d’un événement organisé par un éditeur de sites e-commerce, Oxatis, à un weekend sur l’ile des Embiez. Je m’en souviens comme si c’était hier. Après notre intervention, il m’invita à une courte promenade, durant laquelle il me raconta les grandes étapes de sa vie – pas toutes, seulement celles qui pouvaient me concerner. Après des études d’ingénieur, il avait basculé dans le marketing, travaillant avec ses cousins, la famille Darty. Il me raconta l’invention du « contrat de confiance », qui était une véritable révolution commerciale. Puis il avait créé sa propre agence, qu’il avait revendue avec succès. Il s’était lancé dans l’écriture, et avait été conquis par le web. Chez Kawa, il avait contribué, comme auteur ou comme directeur de collection, à près de 80 ouvrages !

Henri Kaufman, un homme en avance sur son époque

Au-delà de la différence d’âge, nous avions de nombreux points communs. Nous étions tous les deux issus d’une grande école d’ingénieur (il avait fait Centrale, promotion 63). Juif comme moi, mais absolument pas concerné par la pratique religieuse, il était un admirable conteur d’histoires drôles. Il était doté de cet humour qu’on ne retrouve que chez les juifs ashkénazes. Et à chacune de nos rencontres, il arrivait avec une nouvelle histoire !

HK inside

Et puis nous partagions quelque chose d’unique : nos initiales. Et dieu sait s’il les portait avec majesté ! Chaque fois qu’on se croisait, il m’appelait l’autre HK, étant entendu qu’il ne pouvait y en avoir qu’un…

Depuis quelques années déjà, Henri avait pris du recul sur la trépidante vie parisienne. Il s’était installé dans le sud, dans sa maison de campagne dans les Alpilles, où lieu notre dernière rencontre il y a trois ans. Il m’y avait fait visiter sa collection de choses diverses, dont de vieilles planches de Tintin si mes souvenirs sont corrects. En le quittant, cet été là, je ne m’imaginais pas que nous ne nous reverrions plus…

Adieu Henri, ce monde ne sera plus le même sans le doux regard que tu portais sur lui…

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