Henri Amouroux – Raoul Hilberg

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Décidément, l’été 2007 est l’un des plus meurtriers qi’ait connu ce siècle… Après Serrault, Antonioni, Bergman, Lustiger, voici deux figures mythiques qui viennent de nous quitter.

Henri Amouroux est bien connu de mes compatriotes. Historien, journaliste, on lui doit en particulier un remarquable reportage radiophonique à la fin des années 70 sur les Français sous l’Occupation, suivi de l’ouvrage éponyme, en quatre ou cinq tomes. Je me souviens avoir écouté de nombreux épisodes de ce reportage, sur mon lieu de vacances, alors que j’étais adolescent. Et que cet ouvrage récompensait, jadis, les vainqueurs d’un prix lycéen sur la Résistance, dont ma soeur fut lauréate en 1984.

Raoul Hilberg est moins connu du grand public. Mais la portée de son oeuvre va au-delà de ce qu’on peut imaginer. On lui doit pourtant l’un des ouvrages de référence sur la Shoah, La Destruction des Juifs d’Europe. Pendant toute sa vie, Hilberg a compulsé les archives du IIIe Reich, auquel son poste au sein de l’US Holocaust Memorial Council lui donne accès. Le résultat est une analyse organique des mécanismes mis en oeuvre pour aboutir à la destruction programmée du judaisme européen, depuis la facture passée par telle ou telle entreprise de chemin de fer chargée de convoyer les futures victimes sur le lieu de leur mort, jusqu’à la liste des victimes de tel ou tel massacre perpétré par les troupes nazies et leurs suppléants de par l’Europe.

Deux disparitions qui nous rappellent à notre devoir de mémoire, et nous invitent à lire (ou relire) les ouvrages de ces deux historiens.

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