Fauda, saison 2

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La première saison de Fauda ne m’avait pas laissé un souvenir fabuleux. Alternant entre scènes de violence et méli-mélo sans intérêt, cette série qui a pourtant séduit un vaste public me semblait manquer de véritable profondeur à la fois psychologique et géopolitique. Je me suis cependant laissé tenter, quelques années plus tard, par la saison 2, dont je viens de finir de voir les 12 épisodes. Le bilan n’est pas terrible : la saison 2 de Fauda présente les mêmes défauts que la première.

Fauda, rappelons-le, raconte le quotidien d’une équipe de choc de l’armée israélienne, dont le travail consiste à se déguiser en palestiniens pour s’infiltrer dans les territoires occupés et mener des actions commando en toute discrétion, jetant le trouble au sein des organisations terroristes ciblées. Le problème, c’est que cette équipe met de côté l’aspect discrétion, pour se concentrer sur la réalisation des objectifs, semant la mort sur son passage.

Faut pas casser les c… à Doron

Il faut dire que dans cette saison, Doron et ses coéquipiers ont fort à faire. La menace principale est incarnée par Nidal, fils du leader du Hamas éliminé lors de la première saison. Ce Nidal s’est mis en tête d’implanter Daesh dans les territoires, ce qui contrarie bien évidemment les israéliens, mais aussi les forces de police de l’autorité palestinienne, dont la collaboration avec Tsahal est particulièrement bien mise en évidence, et surtout les membres du Hamas qui voient d’un très mauvais oeil cette perte potentielle de leadership. bref, c’est le bordel.

Cela donne une série assez bien menée, toujours aussi violente, mais qui tombe régulièrement dans des scènes dignes de Plus belle la vie, et amoncelle les clichés sur le mode de vie des uns et des autres. On sent que les scénaristes ont voulu, par certains moments, tracer des parallèles entre les différents univers – comment célèbre-t-on un deuil (shiva) chez les juifs ou chez les musulmans, comment se déroulent les scènes de couple chez les uns et les autres.

Mais à part cela, c’est un déferlement de violence qui, paradoxalement, fait ressortir l’incohérence de certaines séquences, comme lorsque Nidal vient opérer un meurtre en plein territoire israélien, dans le Neguev, puis s’en retourne tranquillement chez lui à Naplouse (pas la porte d’à côté). Quitte à mettre du suspense et des scènes d’action, c’est dans ces moments-là qu’on les attend, et non dans une succession de règlements de compte sans fin.

Voir Fauda après le 7 octobre

Se pose également la question de la pertinence de Fauda dans l’époque que nous traversons. Je me suis souvent posé la question, depuis quelques années, de l’impact de Fauda sur un spectateur non personnellement concerné, ou pire, ayant une haine viscérale d’Israel. En gros, Fauda est-il utile pour la perception du conflit qui oppose Israel à ses voisins palestiniencs ? Contribue-t-il à donner une image sincère – pour ne pas dire bonne – du côté israélien ?

Ou bien ne fait-il que renforcer cette image de casses-couilles ultra-violents qui prédomine depuis quelques temps déjà, et fait perdre, à chaque visionnage, quelques soutiens éventuels ?

Je n’ai hélas pas la réponse…

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