Du rififi chez LFI ?

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LFI, ce n’est pas le monde des bisounours. Sous une candeur et une humanité censée être apparente, se cachent parfois des haines et des rancoeurs dont on a du mal à comprendre les raisons. Parmi ces haines et ces rancoeurs, il en est une qui me surprend. C’est celle qui oppose Aymeric Caron et Rima Hassan.

Pourtant, tout devrait réunir ces deux adeptes des plateaux télé et du brushing, défenseurs invétérés de l’usage du mot génocide à chaque fois qu’on leur parle d’Israel ou de Palestine, et qui vouent une haine sans limites à Israel, à Benyamin Netanyahou et au sionisme en général. Frères et soeurs de lutte, en quelque sorte, ils devraient normalement apparaître unis dans leurs propos, leurs apparitions, leurs prises de parole sur les médias de gauche, bref, ce devrait être le couple de l’année – si ce n’est de la décennie.

Et bon non.

Abou Aymeric el Versailly et Lady Gaza, comme on les surnomme souvent sur Twitter, ne s’apprécient pas. Pire, ils se détestent.

J’en veux pour illustration les propos perfides glissés par Rima Hassan lors d’une récente interview sur Thinkerview, un média en ligne qui interviewe des personnalités du moment sous un format sobre mais un tantinet longuet, couvrant un spectre large du paysage politico-médiatique français.

Nos deux stars se sont posées bien entendu comme des penseurs proéminents de la mondialisation et de la lutte contre les inégalités, etc. Je vous passe le laïus habituel. Et tous deux, bien entendu se sont affirmés comme les principaux pourfendeurs de la guerre menée par Israel à Gaza pour libérer ses otages (ce n’était pas dit dans ces termes, mais bon, je traduis pour mes lecteurs).

Mais à un moment, notre amie Rima s’est amusée à glisser une petite pointe perfide contre son supposé partenaire de lutte, lui reprochant de ne pas s’engager à fond, et de charger Netanyahou comme principal cause du malheur des Palestiniens, sous-entendant ainsi que la cause du malheur des palestiniens, c’est Israel. On reconnaît là le discours habituel de Rima Hassan, qu ireproche à Israel ni plus ni moins que son existence. Passons.

Mais ça n’est pas passé. Du moins pas pour Caron. Ça lui est même resté en travers de la gorge. Et il l’a clairement exprimé sur son média préféré, Twitter, reprochant à Rima Hassan ses mensonges et ses attaques indignes contre son propre camp. Depuis, regardez bien els tweets de Caron : aucun ne soutient ni Rima Hassan, ni, surtout, la « flottille » de la liberté…

Bien entendu, cela peut faire rire. Mais cela doit surtout nous inciter à réfléchir et à comprendre ce qui se joue, autour des passes d’armes entre Hassan, Caron, et le reste de LFI, pas si soudé que cela pourrait le paraître. Et pour cela, un de mes proches m’a incité à revisiter la fin des années 70 et le renversement du Shah en Iran.

Les plus vieux de mes lecteurs s’en souviennent peut-être, ce ne sont pas les Ayatollah qui ont renversé le pouvoir en place en Iran. Les émeutes du début de l’année 1978 sont avant tout le fait de mouvements marxistes, ou encore laïcs et contestataires, prônant la justice sociale et la démocratie, et non un régime autoritaire ou la charria. Ce n’est que quelques mois plus tard que Khomeiny saisit l’opportunité et réalise le hold-up politique avec les conséquences que l’on connaît depuis.

Ce qui peut se passer en Iran peut aussi se passer chez LFI, et Caron peut parfaitement s’en rendre compte, lui qui vit le mouvement gauchiste de l’intérieur. Sous des apparences de lutte des classes, des mouvements beaucoup moins honnêtes peuvent prendre forme, et remplacer la lutte sociale par l’instauration d’une autre forme de république en France.

À bon entendeur…

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