Du carnet de cheques au carnet de remises de cheques
Il y a de cela une trentaine d’années, la carte de crédit n’existait pas (ou presque). Il fallait se promener avec suffisamment d’argent liquide – le bon vieux cash – pour régler ses achats. Mais le plus pratique, c’était le carnet de chèques en poche. Vous desiriez acheter quelques vetements? Un chèque. Régler le plein d’essence? Un autre chèque. Faire un shampooing-coupe-brushing? Encore un chèque. Les banques regorgeaient de petites mains qui triaient les chèques, les chèques et chéquiers volés étaient légion, et "interdit de chèque" était une expression qui faisait frémir madame Michu.
Mais la carte de crédit (Visa, Carte Bleue, American Express, MasterCard et autres avatars) a tout changé.
- Révolue l’ère des poches gonflées par l’épais carnet de chèque: la carte de crédit se glisse dans une poche, se plie en deux lorsque vous vous asseyez sur votre veste, et gonfle de nouveua la poche si vous en possèdez plus de deux.
- Finis les chèques impayés, et les chéquiers volés. La nature ayant horreur du vide et le grand banditisme horreur des honnêtes gens, voici que sont apparus les fichiers de cartes volées, les hackers qui vous sortent 100 000 coordonnées de cartes d’un seul coup, et bien sûr, les cartes avalées par le distributeur de l’aeroport de votre lieur de vacances.
Le dernier avatar de l’industrialisation à outrance, c’est cette manie qu’ont développé nos grandes banques de vouloir à tout prix nous imposer des liasses de remises de chèques personnalisées. Bien entendu, préremplies à notre nom, ces liasses réduisent le risque d’erreur de saisie ou d’interprétation à l’enregistrement des chèques, et garantissent la sécurité du client. Sauf que désormais, ces liasses sont devenues obligatoires, comme à la Société Générale. Du coup, si vous voulez remettre un chèque ou deux, vous êtes forcés de vous balader avec votre liasse de remise de chèques, ou de les préremplir la veille au soir, entre le dîner et le sourire coincée de Miss Drucker qui présente Soir 3.
Du coup, je me mets à rêve de la fonctionnalité qui mettrait tout le monde d’accord: un terminal de remise de chèque, avec scanner intégré, reconnaissance de caractères, photographie du chèque déposé, photo du dépositaire (aie aie aie) et tutti et quanti. A quand un inventeur génial pour breveter le bidule (bon prince, je lui accorderai la paternité de l’invention) et l’installer dans toutes nos banques?
Comme dirait le père Theodore, "…si j’en parle aujourd’hui, chacun en rit. Mais dans cinq ans peut-être, cinquante ans en tout cas, chacun verra que j’ai raison…"
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Hello Hervé,
ayant travaillé il y a plus de 10 ans chez Dassault Automatisme je me souviens qu’il y avait des projets dans les cartons…
Une recherche rapide montre que ces terminaux existent (http://www.ingenico.fr/iris-arc-iris-arc_28.html?lg=FR&productId=35 par exemple).
Il reste à nos agences à s’équiper et bien sur à augmenter le prix des forfaits « all include » qu’elles nous proposent
Belle bete ma foi. Quelle banque l’utilise?
HSBC en Angleterre… ou du moins un dispositif semblable
Ce commentaire n’a pas pour but de commenter.
Mais bien de constater de visu cette révolution toute récente dans l’histoire du blog.
Le K-Blog permet enfin le retour chariot dans les commentaires.
Un grand pas pour l’humanité.
a la poste, pas de carnet de remise de chèques. Tu as ton enveloppe prépayée la poste et tu glisses tes cheques dedans après avoir écrit ton numéro de compte et signé derrière. Bref tu fais ca chez toi le soir et tu mets l’enveloppe dans la boite.
La poste, c’est la banque sans les problèmes d’une banque …