Google Drive File Stream est inquiétant…

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Si vous utilisez les logiciels G Suite, et si vous étiez habitués à synchroniser vos données Google Drive sur votre ordinateur, vous avez probablement dû migrer de Google Drive Sync à Google Drive File Stream. Sur le papier, c’est tout bénéfice: Google Drive Sync posait plein de problèmes, notamment lors de la sélection des répertoires à synchroniser, qui pouvait prendre plusieurs minutes, et du fait que la synchronisation se faisait à l’échelle d’un répertoire entier, et non d’un fichier seul. Avec Google Drive File Stream, ces problèmes sont résolus. Mais d’autres apparaissent…

Google Drive Sync était loin d’être parfait: à chaque fois qu’on voulait ajouter un répertoire à synchroniser, il fallait ouvrir l’outil de navigation dans l’arborescences, attendre qu’il apparaisse, cocher les bonnes cases, et prier pour que tout se passe bien. Sans parler du mode de désynchronisation, qui laissait des fichiers zombies dans la poubelle, ce qui conduisait invariablement à se demander si on avait supprimé les fichiers en question par erreur… Bref, un mini cauchemar quand vous utilisez Google Drive à l’échelle d’un groupe de travail.

Avec Google Drive File Stream, les choses sont plus simples: Google a enfin réussi à intégrer son Cloud avec l’explorateur de fichiers de l’ordinateur que vous utilisez, comme Dropbox. Avec, cerise sur le gâteau, la possibilité de sélectionner fichier par fichier ceux que vous souhaitez réellement synchroniser: les autres apparaissent dans l’arborescence, mais ne sont que des pointeurs vers des fichiers en ligne: en cas de déconnexion, vous n’y avez pas accès. Ceci permet à Google Drive File Stream d’assurer une gestion optimale de l’espace disque. Sur Mac, c’est particulièrement bien réalisé.

Sauf que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Voici, en vrac, quelques uns des problèmes que vous risquez de rencontrer en passant sur cet outil.

  • Lors de la première synchronisation, Google Drive File Stream va tenter – c’est normal – de tout synchroniser. Au risque de remplir votre disque dur de données inutiles… Empressez-vous donc de sélectionner la racine et d’indiquer “En ligne uniquement”. Vous aurez ensuite tout loisir de sélectionner un à un les répertoires à synchroniser en mode “Disponible hors connexion”. Je me demande pourquoi Google ne synchronise pas, par défaut, en mode “En ligne uniquement” lors de l’installation…
  • La gestion de la taille des données Google Drive est particulièrement étonnante. Sur mon disque dur, le Finder MacOS m’annonce que l’ensemble des données sous “Mon Drive” (l’emplacement par défaut des données rapportées par Google Drive File Stream) représente 678 Go… Ce qui ne peut pas être le cas, n’ayant pas autant de place disponible. C’est donc que le Finder se laisse berner par une fausse taille de données, les 678 Go devant représenter les données en ligne, sur le cloud Google Drive… Combien donc ces données occupent-elles réellement de place, étant donné que je n’ai pas tout synchronisé?
  • Il arrive que les icônes représentées par un petit nuage plein ou vide, et qui symbolise la présence des données en local disparaissent. Effet de surprise garanti. Idem pour l’option du menu qui permet d’indiquer si on veut ramener ou non le fichier en local.
  • Mais le pire, ce sont ces moments où le processus Google Drive File Stream se met à prendre toute la puissance disponible. Pour faire quoi? Je n’en sais rien. Mais dans ces moments là, le disque dur se transforme en turbo-réacteur.

Alors bien sûr, cela peut paraître mineur, ce ne sont que des détails. Oui, mais ces détails font que l’on se sent en confiance ou non avec un logiciel. Et quand il s’agit de données d’entreprise, la confiance est incontournable, il n’y a pas de place pour le doute. On est en droit d’attendre de Google, qui souhaite se positionner – avec succès semble-t-il – de manière encore plus forte sur le secteur des logiciels d’entreprise, des performances et des moyens à la hauteur. Sous peine de devenir ce que fut Microsoft il y a une dizaine d’années: un épouvantail…

Note: les utilisateurs de Google Drive en version grand public, eux, doivent se contenter d’un logiciel de synchronisation bien plus pauvre. Et à l’interface passablement incompréhensible, compare à celle de Dropbox…

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