Un soupçon d’humanité

Cet article vous a plu ? Pourquoi ne pas le partager ?

Dans la série des romans consacrés au développement de l’intelligence artificielle (comme celui-ci ou celui-là), voici un nouvel opus, dont offert récemment par un ami. Écrit par un ingénieur, Loïc Henry, passé à l’écriture, Un soupçon d’humanité est un polar d’anticipation d’excellente facture, qui pourrait prétendre rejoindre la catégorie des grands, du style de Minority Report.

Nous voici plongés dans la France de la fin du XXIe siècle, au sein d’un commissariat chargé d’enquêter sur un meurtre non élucidé. Dans ce monde régi par les IA, un tel meurtre est une anomalie. Leur puissance de calcul leur a en effet permis de résoudre les principaux de nos sociétés modernes : les guerres, la violence et les maladies ont disparu, plus personne ou presque ne travaille, et les êtres humains passent leur vie à glander, entre tourisme et immersion dans une sexualité virtuelle.

Dans un tel contexte, un crime non élucidé, cela pose un problème majeur pour l’IA de la police, et l’inspecteur chargé de l’enquête. Au fil de l’eau, l’auteur nous amène à découvrir l’envers du décor. Car une fois qu’on a privé les humains de toute occupation, que leur reste-t-il ?

Distillant un suspense savamment calibré au fil des chapitres, Loïc Henry accompagne le lecteur entre intelligence artificielle, clonage, transhumanisme, bref, tous les thèmes dont le commun des mortels n’a strictement rien à foutre, mais qui devraient pourtant représenter un sujet de préoccupation pour ceux qui conduisent nos destinées. En sont-ils seulement capables ?

Cet article vous a plu ? Pourquoi ne pas le partager ?