Un soupçon d’humanité

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Dans la série des romans consacrés au développement de l’intelligence artificielle (comme celui-ci ou celui-là), voici un nouvel opus, dont offert récemment par un ami. Écrit par un ingénieur, Loïc Henry, passé à l’écriture, Un soupçon d’humanité est un polar d’anticipation d’excellente facture, qui pourrait prétendre rejoindre la catégorie des meilleurs romans de Philip K. Dick, du style de Minority Report ou de Do Androids Dream of Electric Sheep ? (plus connu sous son adaptation au ciné : Blade Runner…).

Nous voici plongés dans la France de la fin du XXIe siècle, au sein d’un commissariat chargé d’enquêter sur un meurtre non élucidé. Dans ce monde régi par les IA, un tel meurtre est une anomalie. Leur puissance de calcul leur a en effet permis de résoudre les principaux de nos sociétés modernes : les guerres, la violence et les maladies ont disparu, plus personne ou presque ne travaille, et les êtres humains passent leur vie à glander, entre tourisme et immersion dans une sexualité virtuelle très évoluée…

Dans un tel contexte, un crime non élucidé, cela pose un problème majeur pour l’IA de la police, et l’inspecteur chargé de l’enquête. Au fil de l’eau, l’auteur nous amène à découvrir l’envers du décor. Car une fois qu’on a privé les humains de toute occupation, que leur reste-t-il ?

Contrairement aux autres romans parlant des IA, Un soupçon d’humanité ne se focalise pas sur le conflit entre humains et IA, mais plutôt sur l’avenir de l’humanité une fois que les IA ont accaparé toutes les responsabilités. Que deviennent les quelques milliards d’individus qui peuplent alors la Terre ? Quel est leur avenir ? Quel devient le projet de l’Humanité ? C’est à cette réflexion tout à fait pertinente que conduit la lecture de ce policier.

Distillant un suspense savamment calibré au fil des chapitres, Loïc Henry accompagne le lecteur entre intelligence artificielle, clonage, transhumanisme, bref, tous les thèmes dont le commun des mortels n’a strictement rien à foutre, mais qui devraient pourtant représenter un sujet de préoccupation pour ceux qui conduisent nos destinées.

En sont-ils seulement capables ?

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