Quelques jours dans le Quintana Roo
Si vous êtes à la recherche d’une destination mêlant farniente, plongée, fiestas et sites archéologiques, n’oubliez pas de jeter un oeil sur le Quintana Roo. Le Quintana quoi ? Le Quintana Roo est un des 31 états de la fédération mexicaine, situé à la pointe nord de la péninsule du Yucatan. On y trouve de nombreux sites touristiques autour de Cancun – destination la plus connue en raison de la présence d’un club med au bord d’une plage magnifique – mais il serait stupide de se limiter à cette ville trop moderne et pas du tout reposante.
Depuis plusieurs années, mon épouse me proposait d’aller passer des vacances au Mexique. Mais au prétexte d’articles lus dans la presse – dont une terrifiante interview d’un réalisateur mexicain, je crois qu’il s’agit d’Alfonso Cuaron dans Le Monde il y a une dizaine d’années – je refusais obstinément de me rendre dans ce pays que je croyais aux prises avec une hyper violence endémique. Pourtant, à la faveur de quelques discussions avec des amis qui s’y sont rendu récemment, j’ai cédé et nous nous sommes donc rendus en famille pour trois semaines le long des routes et des plages du Quintana Roo.
Holbox
La première étape de ce court périple fut probablement la plus étonnante : Holbox, petite île d’une cinquantaine de km2, qui baigne dans son jus tropical, à deux heures de route de l’aéroport de Cancun. Hormis le centre-ville, l’île consiste en une longue plage de sable blanc que borde une mer turquoise d’un côté, et une succession de petits hôtels en bois intégrés dans la jungle. Vous vous réveillez au milieu des iguanes et des ratons-laveurs, marchez 50m et vous vous retrouvez dans une eau à 30 degrés. Idéal pour remettre les pendules à zéro.








Cancun
Cancun fut la deuxième étape, assez décevante. La ville ressemble vaguement, dans sa partie hôtelière, à Miami : une succession d’hôtels de luxe sur une étroite bande de terre d’une quinzaine de kilomètres, bordée par la mer d’un côté et une route à double sens, sans aucun feu de signalisation, où les voitures filent à 90km/h. La zone oùu nous résidions était proche du secteur des boîtes de nuit, donc assez animée le soir. Mais au final, on a le sentiment de se retrouve à Las Vegas, les salles de jeux en moins.









Cozumel
Nous avons poursuivi par Cozumel, une île de dimension plus imposante, faisant près de 500km2, au large de Playa des Carmen, qu’on rejoint en 35 minutes de ferry. Cette île abrite une base aérienne de l’armée mexicaine, un centre de formation des commandos marines, et l’on voit fréquemment des hélicos passer au-dessus de nos têtes, lâcher des plongeurs en pleine mer puis les récupérer le long d’une corde. L’île est aussi réputée pour ses coraux, ses plages habitées de tortues de mer, de raies et de magnifiques étoiles de mer qu’on peut aller admirer en compagnie d’un des nombreux guides qui vous vendent des excursions à la sortie du ferry. Cozumel accueille un Iron Man chaque année, si cela peut vous intéresser.









Playa del Carmen
Enfin, nous avons fini par un séjour à Playa del Carmen, grosse bourgade de plus de 300 000 habitants, qui répond à tous les stéréotypes des stations balnéaires : des plages, des bars, des hôtels, des boîtes de nuit. Ajoutez une once d’américanisation avec une rue piétonne qualifiée de 5ème avenue, où les mêmes enseignes se succèdent tous les 300 mètres, et vous obtenez le piège à touriste par excellence.
Pourtant, on se laisse facilement séduire par le charme désuet par cette petite ville, qui abrite un musée Frida Kahlo et d’où l’on peut rayonner vers toutes les activités du Yucatan pour deux à trois heures de route maximum. C’es donc le centre névralgique pour un séjour touristique, bien plus que Cancun qui plus peuplée mais aussi plus excentrée.















Les excursions
La péninsule du Yucatan, autrefois habitée par les Mayas, regorge de sites archéologiques à l’intérêt variable. Ces sites sont extrêmement bien balisés, les accès sécurisés, et il vous en coûtera quelques dizaines de dollars par visiteur pour les plus pittoresques, comme Chichen Itza, pyramide asymétrique d’une trentaine de mètres de hauteur qui servait de calendrier solaire.
À côté des excursions culturelles, vous pouvez bien évidemment vous adonner aux joies de la plongée, une multitude de centres et de guides vous offriront leurs services, à partir d’une cinquantaine de dollars par personne pour une excursion en bateau dans la journée, avec ceviche, bières et tequila. Ne ratez pas les plages de El Cielo et Cielito, au sud de Cozumel. Vous y découvrirez, comme dit plus haut, des raies ou des tortues évoluant en toute liberté. Au large de Holbox, vous pourrez admirer des requins baleines, énormes mais inoffensifs cousins de requins plus redoutables, qu’on peut parfois observer avec un peu de chance.
Enfin, le Quintana Roo possède deux particularités : d’abord les cénotes. Il s’agit d’excavations de large taille, qui s’emplissent d’eau de pluie pour former d’immenses bassins, d’une profondeur pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines de mètres, parfois habitées de tortues d’eau douce ou de chauve-souris. Étonnant et rafraîchissant. Ensuite, on trouve tout au long de l’autoroute une dizaine de parcs d’attraction sous l’enseigne Xcaret. Ce groupe d’activités de loisir propose des parcs qui permettent aux familles de découvrir les différentes facettes du Mexique. J’y suis allé à reculons, mais je dois avouer que ces parcs sont vraiment bien conçus (mais aussi chers, compter entre 80 et 150 euros par personne selon la formule choisie).
Des vacances kosher friendly
L’une de particularités de cette région, c’est de disposer de nombreux sites pour les personnes qui souhaitent respecter la kasherout en vacances. On trouve des centres Chabad à Cancun, Cozumel, Playa del Carmen (2 centres), Tulum, et même à Merida (de l’autre côté, dans l’état du Yucatan) ou sur Isla Mujeres. Les tarifs varient selon le standing, compter de 25 (chabad de Cozumel) à 100 euros par personne (restaurant chic de Cancun) selon le standing choisi. La plupart sont bassari, et certains sont étonnants, comme le restaurant Fuego à Cozumel (à deux pas du débarcadère).
Quelques points à savoir avant de partir
- La monnaie locale est le pesos mexicain. Le taux de change (été 2025) est d’environ 20 pesos pour un euro. Petite frayeur, les prix en pesos s’écrivent avec un signe $, ce qui peut prêter à confusion au début. Mais en réalité, quand il s’agit de dollars américains, les mexicains utilisent le symbole USD.
- Les prises électriques sont au format américain, ile xist edes adapteurs très performant sur Amazon, avec prises USB et USB-C intégrées.
- Comme aux Etats-Unis, le pourboire (tips) est roi. Compter de 10% à 20% selon votr eniveau de satisfaction.
- Je n’ai pas beaucoup roulé dans le Quintana Roo, essentiellement le long de la 307, la route qui longe le bord de mer, de Cancun à Tulum et au-delà. C’est une longue ligne droite, où la vitesse est limitée à 80km/h ais où tout le monde roule à 120… Attention aux policiers mexicains, ils ne rigolent pas, à bord de leurs bolides armés d’un bélier à l’avant.
- Il existe un bon réseau de bus (ADO) et vous pouvez réserver vos places à l’avance avec l’application BusBud, apparemment utilisée dans tout l’Amérique centrale et l’Amérique du sud. Les taxis ne sont pas trop chers, et s’alignent en fait sur les tarifs des bus sur les longues distances. En revanche, pour les peitts trajets, comptez 10 euros (200 pesos) minimum.
- Le forfait Free vous permet de disposer de 35Go de data sur place. C’est amplement suffisant, sauf si vous vous ennuyez et passez votre vie à regarder des séries en 4G… Attention, les partenariats de Free ne passent pas partout. J’ai eu du mal à capter à Holbox et Cozumel, le WiFi de l’hôtel était mon seul point d’accès.
Voilà, sii vous décidez de vous rendre dans la région, j’espère que ces quelques lignes vous auront aidé à faire votre sélection de points de chute et d’activité. Et n’hésitez pas à poser des questions en commentaire si des aspects vous semblent encore peu clairs…

Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Magnifiques photos d’artiste.. magnifique voyage … un rêve … Bravo et merci Hervé !
Merci Hervé pour cette destination qui fait envie