Et moi, je fais quoi ? Plaidoyer pour une saine restructuration

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Livre terrible et optimiste à la fois, « Et moi je fais quoi?… » nous raconte les grands projets de transformation des entreprises et tout ce qui les accompagne, de l’intérieur : restructurations, plans sociaux, reclassements, séquestrations… Au travers d’une dizaine de récits – qu’on sent passablement inspirés d’histoires vécues, tant on cherche à mettre un nom sur les entreprises évoquées de manière anonyme ou presque – l’auteur, Xavier Tedeschi, nous montre comment d’infimes détails pourtant aisément identifiables peuvent transformer de tels projets en catastrophes, ou au contraire en réussites.

et moi je fais quoi


Ceux qui n’ont jamais vécu de tels moments n’en ont qu’une idée floue, souvent construite au travers du prisme déformant des médias, qui cherchent avant tout à grossir les traits de telle ou telle situation, au risque de braquer les esprits de part et d’autre, et de provoquer de sérieux dégâts. Pourtant, chaque situation mérite une analyse un peu plus fouillée que celle qui passe en boucle, au gré des communiqués de presse. Chaque cas n’est que le fruit d’une lente dégradation, d’un abandon progressif des responsabilités des uns et des autres.

L’intérêt de ce livre réside à la fois dans ces courts récits, et dans les enseignements que l’auteur en tire: accompagner les rescapés d’un plan social, impliquer le management de proximité, faire preuve de courage, accepter et reconnaître les crises pour mieux les affronter, et surtout, dialoguer au lieu de s’affronter.

Le lecteur particulièrement curieux y notera au passage quelques recommandations utiles en cas de négociations difficiles (pages 101 et 102), et une description juste, mais douloureuse, d’une certaine catégorie de grands patrons (pages 105 et suivantes) issus des meilleures grandes écoles.

Et moi je fais quoi? Xavier Tedeschi, Editions du Palio, 195 pages, 19,50€

La citation à retenir: « C’est un drôle de pays, la France, où les négociations ont toujours lieu après le déclenchement des grèves, et non avant » (Françoise Giroud). A méditer à l’approche du préavis de grève du SNPL pour le mois de Mai…

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