Enfin, champions

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Les supporters parisiens ont eu de la chance. Ils n’ont pas supporté une équipe parisienne, mais deux équipes très différentes. Je n’évoque pas, ici, l’arrivée imminente du Paris FC en première division, il faudra attendre encore quelques semaines avant de voir évoluer l’équipe financée par le milliardaire Bernard Arnault. Non, je parle bien du PSG, victorieux ce 31 mai de l’Inter de Milan en finale de Champion’s League, sur un score sans appel, 5-0.

Demi-saison 1

Car il y a bien eu deux PSG, cette année. Le premier n’en menait pas large, durant la première phase remaniée de cette compétition. Au bout des 5 premières rencontres, il pointait à la 25e place, après trois défaites, un match nul et une victoire de justesse lors du premier match. Il pointait toujours à la 25e place malgré une victoire lors de la 6e journée, et était donc susceptible de ne pas passer la première phase, alors que Lille, Brest ou Monaco s’en sortaient avec plus de panache, et que Liverpool semblait survoler la compétition.

Il y eut aussi, ne l’oublions pas, cette affaire sordide du tifo appelant à une Palestine from the river to the sea. Un message politique soi-disant non-violent, qui se voulait simplement à appel à la révolte violente, un an après le carnage du 7 octobre. Bref, le genre de message qu’on n’aime pas voir sur un stade, et qui a fait perdre au club quelques milliers de supporters, lassés de cette dérive plus ou moins acceptée par le Qatar…

Demi-saison 2

C’est alors qu’est apparu le second PSG. La métamorphose s’est opérée je ne sais comment – mais je vais évoquer des pistes plus bas. Après deux dernières victoires, le club parisien se qualifiait pour les barrages, et une qualification facile pour la phase finale.

Les phases finales, justement, c’était ces dernières années les moments les plus douloureux, pour le PSG. Ceux de la désillusion, des remontada et des blessures à répétition de Neymar. Celles qui laissaient l’impression que malgré l’argent qui coulait à flot et les stars qui défilaient ces dernières années, rien ne pourrait permettre aux parisiens de s’emparer du trophée tant convoité par QSI

Mais voilà, un changement avait eu lieu, le PSG s’est métamorphosé. D’une équipe maudite, on était passé à une équipe au jeu étonnamment collectif malgré la moyenne d’âge, capable de supporter les assauts des clubs les plus coriaces et de s’imposer à domicile chez les plus redoutables. PSG enchaîna donc les surprises, en éliminant Liverpool, Aston-Villa puis Arsenal, pour se retrouver en finale contre l’Inter de Milan, et plier le match au bout d’une demi-heure de jeu.

Qu’est ce qui a changé dans le jeu des parisiens pour que la victoire finale pointe son nez ? D’abord un collectif assumé, où chaque joueur semble évoluer au service de ses partenaires. C’est particulièrement flagrant sur certains buts. D’autre part, une équipe résiliante, capable de subir sans se briser, comme ce fut la cas durant le match aller contre Arsenal. Et surtout la disparition des stars : exit les Neymar, Messi et Mbappé, le PSG a adopté une équipe de jeunes joueurs talentueux, certes, mais dont aucun ne semble prétendre jouer mieux que ses partenaires.

Demi-saison 3 ?…

Il a fallu pour cela un entraîneur hors du commun, Luis Enrique, capable de faire sortir cette équipe de la torpeur automnale et de la convaincre d’aller au bout de ses rêves. Le même entraîneur qui, ne l’oublions pas, avait crucifié le PSG il y a quelques années, lors d’une remontada rentrée dans l’histoire du football européen. Les dirigeants du Qatar crurent peut-être que recruter les stars qui officiaient alors au Barça – Neymar, Messi… – aurait pu les mettre sur le chemin de la victoire. Ce fut une rreur stratégique, qui leur fit perdre quelques années.

La véritable star de cette équipe, c’était sans doute son entraîneur. C’est lui qui a façonné le collectif de ces jeunes joueurs pour transformer entre la première et la seconde demi-saison. Cette équipe peut encore aller plus loin. Et peut-être remporter un ou deux trophées européens dans la foulée. Si ses joueurs ne prennent pas la grosse tête…

Reste une question : quel ballon d’or peut sortir d’une telle équipe ? Pour moi, je n’en vois qu’un : Donnarumma… S’il n’a pas sorti le grand jeu hier soir, il a été décisif a plusieurs reprises lors des matches précédents. Dela évitera de créer de la jalousie entre Doué, Hakimi, Barcola ou Dembélé, qui ont encore du temps pour marquer leur génération. Et rendrait hommage à la fois au talent de ce gardien, et à la chance dont il a pu bénéficier toute cette saison…

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