En eaux (très) troubles (The Meg & The Meg 2)
Au cinéma, Jason Statham n’incarnera jamais James Bond. Et il le sait. Malgré ses origines britanniques, son accent Cockney, son physique râble et sa remarquable efficacité dans les scènes d’actions, il lui manquera toujours un élément qui fait la différence avec les acteurs qui ont tenu le rôle de l’agent 007 : Statham ne se prend jamais au sérieux, et ça se voit. Depuis la série Le Transporteur jusqu’aux différents d’Opus de la série des Expendables avec Sylvester Stallone, il prend un malin plaisir à jouer le même rôle, de petit teigneux qui ne se laisse pas faire, avec un humour décalé qu’on attribue facilement à un gamin qui a fait toute son éducation dans la rue.
C’est aussi la raison pour laquelle on peut aisément se laisser séduire par deux films sortis à cinq ans d’écart mais finalement très proches, En eaux troubles et En eaux très troubles, traductions de The Meg et The Meg 2 (rien avoir avec une célèbre princesse anglaise…), dans lesquels il interprète le rôle d’un plongeur en eaux profondes, aux prises avec un méchant d’une sacrée dimension : un mégalodon.
Un mégalo quoi ?
Un mégalodon, un monstre marin de la famille des requins, qui serait apparu sur terre il y a des millions d’années, qui se terrerait dans les profondeurs de l’océan, et que le réchauffement climatique aurait poussé à faire surface. Bref, un vrai méchant, pas un méchant de pacotille. Un de ceux qui broient plusieurs figurants d’un seul coup de dents…
Évidemment, ne vous attendez pas à voir le film du siècle. Cela n’a ni l’intemporalité des Dents de la mer (nest pas Spielberg qui veut), ni la qualité des effets spéciaux d’un Avatar (même remarque pour Cameron). Mais avec son scénario de série B revisité, et le jeu particulièrement dynamique de Jason Statham, l’un et l’autre des deux opus de la série du Meg vous feront passer deux petites heures sympathiques, au fond de votre fauteuil, à défaut de l’avoir vu en salle.
Pour ma part, j’ai vu ces deux films dans des conditions exécrables, sur un écran de taille réduite, durant des de longs trajets en avion.
Et je ne regrette absolument pas le temps passé en leur compagnie.

Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec