Borgo
Borgo, c’est le nom d’une commune corse d’à peu près 20 000 habitants, qui a la particularité d’abriter un centre pénitentiaire, l’une des deux prisons établies sur l’Île de beauté, avec la maison d’arrêt d’Ajaccio.
Borgo, c’est aussi le nom d’un film de Stéphane Demoustier sorti en 2023, et qui s’inspire d’un fait divers datant de 2017, un double assassinat à l’aéroport de Bastia, dans lequel une surveillante est soupçonnée d’avoir tenu un rôle déterminant, en désignant les victimes au tueur chargé du « contrat », venu du continent.
Borgo s’inscrit dans une série de quelques excellents films sur l’univers pénitentiaire, comme Un prophète, Papillon ou La ligne verte. L’originalité de Borgo, cependant, réside dans le parti pris du film de suivre non pas un détenu particulier, ou un groupe de détenus, mais un surveillant, ou plutôt une surveillante, qui joue le rôle évoqué plus haut. La mise en scène suit l’évolution de cette surveillante, depuis son arrivée sur l’île jusqu’à son implication dans un engrenage dont elle ne peut plus sortir…
Cette « matonne » est interprétée par Hafsa Herzi, qui joue admirablement son rôle, sans pathos ni effet de style. Elle fut récompensée par un César amplement mérité, après un autre reçu presque 15 ans plus tôt pour son rôle dans La graine et le mulet.
Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
