Nicolas Sarkozy, victime expiatoire ?

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Je n’ai jamais été un grand fan de Nicolas Sarkozy. Je ne sais pas pourquoi, c’est comme ça, je n’ai jamais réellement adhéré à sa manière de communiquer, à la forme de ses propos, et sa manière d’incarner la fonction présidentielle, entre le côté rajeunissement (avant Macron) et le côté bling-bling et presse people.

Mais je dois reconnaître une chose : ce qu’il subit actuellement relève de l’acharnement judiciaire; Il ne s’agit pas ici de discuter des chefs d’accusation, ni du déroulement du procès, ni même de l’accumulation d’affaires, ou de l’absence de preuves concernant le financement illégal de sa campagne présidentielle, ni même du dépassement du plafond des frais de camapgne.

Non, ce dont je m’offusque ici, c’est de l’exécution provisoire de la peine pour laquelle il a été condamné, avant même qu’il ne puisse se défendre en appel. De la même manière que pour Marine Le Pen, d’ailleurs, il ya quelques mois. D’ailleurs, les mêmes causes – cette illusion que le plafonnement des frais de campagne rendrait la vie politique plus vertueuse – ont provoqué les mêmes effets, une condamnation et une exécution provisoire.

Or si je comprends bien le sens d’une exécution provisoire dans le cas d’un criminel récidiviste – meurtrier en série, terroriste prêt à s’échapper vers des cieux plus cléments (dans les territoires sous administration de l’Autorité Palestinienne, par exemple…), je ne comprend pas le sens d’une telle mesure pour des procès relevant de la vie politique, qui plus est du financement d’un parti.

Nicolas Sarkozy risque-t-il de s’enfuir, comme un vulgaire Ben Ali ? Risque-t-il de commettre un meurtre, de se débarrasser de témoins gênants, ou de commettre un attentat, comme un vulgaire membre d’un commando terroriste ? Évidemment, la réponse est négative, et il l’a li-même rappelé : tout le monde sait où il habite, tout le monde (ou presque, je connais quelqu’un qui l’a confondu avec Hollande il ya 10 ans…) sait le reconnaître dans la rue.

Alors pourquoi cette exécution provisoire ? Pour le prendre en photos menottes aux poignets à l’entrée de la prison où il ira passer quelques mois ?

Je n’ose l’imaginer. Et j’ai bien le sentiment, pour paraphraser un film de Fernandel, que s’il ne s’agit pas ici d’un coup d’État, en revanche, il s’agit bien ici de lui faire subir des tas de coups…

Triste France.

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