La loi de l’EM… maximal

Cet article vous a plu ? Pourquoi ne pas le partager ?

Mais quelle mouche a piqué notre brave président, qui n’est plus qu’à 670 dodos de la retraite, rappelons-le, pour s’exprimer de façon aussi insensée sur le sort de la Palestine ? En se fendant d’un tweet pathétique, qui fleure plus la monarchie vacillante qu’une république en bonne santé, j’ai senti comme un déclic dans la (de plus en plus difficile à suivre) pensée présidentielle.

Il y a déjà un hic dans la formulation du tweet : « Fidèle à son engagement historique, j’ai décidé que la France…« . Ça sonne mal, franchement, car l’oreille inattentive associe l’adjectif « fidèle » au sujet de la phrase (je« , ce qui crée une dissonance avec le début de la phrase « Fidèle à son engagement« . Il aurait fallu dire : « J’ai décidé que la France, fidèle à son engagement etc.« . Bref, 2 points de moins pour une expression alambiquée et vraiment pas terrible. Mais où était Brigitte la relectrice au moment de l’élaboration de ce tweet ?

Passons sur la forme. Ce qui craint le plus, encore une fois avec notre brave président, c’est le fond. De quoi s’agit-il en fait ? De régler près d’un siècle de conflits entre Israel et ses voisins en un tweet et une lettre paraphée au stylo bleu ? Bigre quel projet ! Le général De Gaulle avait moins de prétentions que cela, en s’envolant avec des idées simples vers « l’Orient compliqué ». Emmanuel Macron a-t-il séché les cours d’histoire ou s’est-il formé rapidement en regardant les vidéos d’AJ+ et de Blast ? On n’ose l’imaginer…

Exemple de vidéo produit par une sous-merde, et diffusée sur Internet…

Ou bien souhaite-t-il souffler à son adversaire de toujours, le super héros à la mèche blonde et légèrement ventripotent de l’autre côté de l’Atlantique, un potentiel prix Nobel de la paix, dans ce cycle de « j’en ai une plus grosse que toi » engagé il y a quelques années lors d’une mémorable poignée de mains ? À ma gauche, Donald T., l’homme qui résout les guerres de 12 jours en un tweet. À ma droite, Emmanuel M., l’homme qui résout qui crée un état palestinien en un tweet. Mesdames et messieurs du jury d’Oslo, qui mérite le plus de remporter le titre mondial ?

I can solve the middle-east conflicts in twelve days ! WTF, I can solve it in one tweet !

Qu’il s’agisse de l’une ou l’autre de ces hypothèses, ou d’un raisonnement encore différent, malheureusement, le résultat de ce tweet affligeant, propulsé un jeudi soir de la fin d’un mois de juillet qui s’étire un peu trop à mon goût, sera de rendre encore un peu plus ridicule notre posture internationale. Car si le président américain a les pouvoir de faire respecter ses oukazes, notre brave président ne dispose, en réalité, que de peu de moyens d’actions pour faire respecter les siennes. Nous avons beau siéger au conseil permanent de l’ONU, notre influence internationale se réduit comme peau de chagrin. L’Afrique, laminée par d’autres puissances aux moyens plus imposants et aux scrupules plus rares, en est la preuve vivante.

Alors quoi, Emmanuel Macron imagine-t-il un seul instant que par son bon plaisir, un état palestinien va s’ériger sous nos yeux ébahis, sans que les principaux intéressés, gouvernement israélien et autorité palestinienne, ne se soient concertés pour en définir les grandes lignes ? Imagine-t-il réellement qu’un tweet suffit pour parfaire ce que dix années de négociation entamées sour l’administration Bush et poursuivies avec un peu plus de rigueur et d’intensité sous Clinton n’ont pas réussi à formaliser ?

Il n’y a qu’à voir les réactions suscitées par ce tweet – condamnation par Israel, moqueries américaines mais féliicitations de la part du Hamas, de Rima Hassan ou de Jean-Luc Mélenchon – pour comprendre qu’Emmanuel Macron s’est une nouvelle fois mis dans de beaux draps. Tout comme avec la dissolution de l’an dernier, que personne sur cette planète n’a encore réussi à comprendre, tout comme avec l’appel à une coalition contre le Hamas au lendemain de l’attaque du 7 octobre, appel qui n’avait obtenu aucun résultat, le fan absolu du « en même-temps » s’embarque dans une voie sans issue.

Attendez, deux minutes.

On me parle dans l’oreillette…

Une nouvelle hypothèse vient d’être émise. Il s’agirait probablement de séduire l’électorat d’extrême-gauche (les partisans de LFI) tout en se positionnant auprès du Qatar pour un poste à pourvoir à côté du bureau de Dominique de Villepin.

Ah oui, je n’y avais pas pensé. C’est absolument divin. À la mesure de l’esprit, bien plus subtil qu’on ne le pense, de notre em… national.

Cet article vous a plu ? Pourquoi ne pas le partager ?