Gare aux robots…

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Lecteur régulier de l’excellente newsletter Passeur de Futur, je suis tombé, dans le numéro de cette semaine, sur une image qui m’a laissé pensif. Publiée comme illustration d’un article du blog Visual capitalist, on y voit une brochette de robots humanoides, présentés à la manière d’une liste de suspects, avec leurs créateurs, leur pays d’origine, et leurs caractéristiques principales – poids, vitesse – de quoi évidemment nous faire légèrement peur…

Que feriez-vous si vous étiez poursuivi par un robot de 60 kilos, se déplaçant à 8 km/h ? Auriez-vous une chance de survie s’il lui venait l’idée de s’en prendre à vous ? Resteriez-vous immobile, en le regardant droit dans les yeux, d’un air réprobateur, ou prendriez-vous vos jambes à votre cou ?

Il faut dire que jusqu’à présent, de tels robots n’existaient que dans les livres ou les films de science-fiction. De RoboCop à Ex machina, en passant par Blade runner ou I Robot, toutes sortes de fantasmes ont accompagné l’apparition des robots à l’écran, passant de la violence la plus abrupte, à la volupté la plus aboutie. Pourtant, dans la réalité, la plupart des robots qu’on a pu voir apparaître s’apparentaient plus à des bras articulés dans des chaînes de montage, des aspirateurs ou des tondeuses intelligentes, où à des nains de jardins vaguement articulés, comme le sympathique mais sans avenir Nao

Bien sûr, on a vu depuis une quinzaine d’années apparaître des projets beaucoup moins désuets, comme ceux de Stanley Robotics, des espèces de monstres ressemblant à des chiens sans têtes, ou des espèces d’armures ambulantes. Mais tout cela faisait plus penser à des démonstrateurs sans version industriel commercialisable.

Les choses sont pourtant en train de changer. J’en veux pour preuve le nouveau package salarial d’Elon Musk, en cours d’approbation par ses actionnaires. Un salaire de 1000 milliards de dollars (le tiers de la dette de la France…) à condition d’atteindre des objectifs un peu mirobolants, mais dont le patron de Tesla pense qu’ils sont atteignables : multiplier la valorisation de son entreprise par 6, vendre 20 millions de véhicules par an et vendre quelques millions d’unités d’Optimus, le robot conçu chez Tesla.

Cela peut vous paraître irréalisable, mais souvenez-vous que les projets dans lesquels Elon Musk s’est investi il y a un quart de siècles semblaient eux aussi complètement irréalistes… Et pourtant, SpaceX est devenu la société qui lance le plus de fusées, des fusées réutilisables, un truc inconcevable au début du siècle, et Tesla a complètement bouleversé le paysage de la construction automobile.

Alors faut-il avoir peur des robots, et particulièrement des robots humanoïdes dont on nous présente des qualités effrayantes ? Oui probablement, tout en ayant à l’esprit que l’enfer se cache dans les détails. Un robot humanoïde, tout humanoïde qu’il soit, n’échappe pas aux lois de la physique. Pour courir à plus de 9km/h quand on pèse 60 ou 70kgs, il faut pas mal d’énergie.

Et jusqu’à présent, je ne suis pas subjugué par les performances des batteries.

Même chez Telsa.

Alors peut-être que vous vous ferez poursuivre par un robot menaçant courant à 8km/h. Mais pas d’inquiétude, au bout de 15 minutes, il finira par s’arrêter, en panne de batterie…

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