Chien 51
Après avoir traité l’actualité plus ou moins récente, avec Bac Nord ou Novembre, Cedric Jimenez s’essaie à la fiction futuriste, tout en restant cependant dans un domaine qui lui convient bien, celui du règne de l’ordre et de l’univers policier. Avec Chien 51, il adapte à l’écran un roman éponyme de Laurent Gaudé sorti il y a quelques années, qui décrit l’enquête menée par deux policiers que tout semble opposer, enquête menée avec la collaboration d’une IA sur laquelle repose la sécurité de la ville de Paris.
Si la réalisation est sans faille, et si Gilles Lellouche et Adèle Exarchopoulos jouent leur rôle avec professionnalisme, je suis pourtant resté sur ma faim. Il y avait de quoi réaliser un très grand film, avec cette enquête dans un Paris futuriste, scindé en trois zones dont perçoit parfaitement les caractéristiques, dont on s’amuse à tenter de reconnaître les quartiers, malgré les effets spéciaux et le maquillage. Mais au bout d’une vingtaine de minutes, l’affaire est pesée et l’enchaînement des scènes permet de rapidement réaliser qui est coupable, avec quel motif, et quelle sera la fin du film.
C’est bien dommage, car avec ce film, Cedric Jimenez montre qu’il sait réaliser autre chose que des polars d’action, et aller flirter avec les récits d’anticipation du style de Blade runner ou de Minority Report. Mais il faudrait pour cela s’appuyer sur un scenario du même acabit que ces deux films. Or, et c’est peut-être là que le bât blesse, Chien 51 est une histoire assez banale, qui s’appuie sur un récit comme on a pu en lire ces dernières années, d’IA pas si vertueuse que cela.
Pour tomber sur un film renversant sur l’IA et ses dérives policière, il faudra sans doute attendre encore un peu.
Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec













