Tatami
La haine que la République islamique d’Iran voue à Israel s’est exprimée à plusieurs reprises, depuis quelques années, que ce soit par l’intermédiaire d’organisations terroristes de toutes sortes, ou sous une forme plus directe dont on a pu voir l’expression la plus terrible au printemps dernier. Mais il n’y a pas qu’à coups de roquettes et de drones que peut prendre forme ce conflit qui dure depuis près d’un demi-siècle.
Les terrains de sport offrent en effet d’autres lieux où les échanges de coups entre protagonistes des deux pays peuvent se produire, ou le plus souvent, ne pas se produire… Qu’il s’agisse de tournois d’échecs, de matches de football ou de tournois de judo, le régime iranien – et il n’est pas le seul, hélas – a en effet une fâcheuse tendance à faire en sorte que ses représentants évitent de se retrouver confrontés aux représentants du petit Satan que représente Israel.
La presse évoque parfois ces sujets sans trop s’y attarder. Le cinéma ne l’avait encore jamais fait, à ma connaissance. Mais Tatami vient combler cette absence. Ce un film récent évoque en effet l’histoire d’une judoka iranienne surdouée, Leila Hosseini, que le régime des mollahs veut voir abandonner les championnats du monde de judo, de peur qu’elle ne soit amenée à rencontrer une judoka israélienne, Shani Lavi. Au fil des tours, les deux compétitrices enchaînent les victoires, et s’approchent toutes les deux de la finale, faisant monter la pression..Une pression qui monte à la fois sur le tatami, mais aussi dans les tribunes, d’où les représentants du régime iranien vont tout faire pour menacer la judoka et sa coach, Maryam Ghanbari, qui connut la même mésaventure quelques années plus tôt, de terribles représailles.
Filmé en noir et blanc, dans un format qu’on croirait fait pour être diffusé sur de vieux postes de télévision, Tatami est un film sobre mais puissant, qui illustre parfaitement la tyrannie du régime iranien, son mépris de toutes les valeurs universelles et la réalité de la condition des femmes sous ce régime immonde.
Un film à voir, donc.

Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec