Chris Rea
Il y a des artistes dont le style musical vous marque une fois pour toutes. Chris Rea, disparu récemment, en fait partie. Ses chansons, fort agréables au demeurant, me donnaient l’impression de toutes se ressembler, avec la même texture sonore, la même voix si facilement reconnaissable.
De ces chansons, il en est une qui m’a marqué à jamais : Joséphine. Cela remonte à une quarantaine d’années. Je revenais d’une journée passée à Deauville, un soir d’été, seul dans la petite Golf cabriolet noire que je conduisais à l’époque. Il faisait nuit, un orage terrifiant avait éclaté, je n’avais quasiment aucune visibilité à l’entrée de l’autoroute A13. J’étais encore un jeune conducteur, et je n’en menais pas large, conduisant dans une série de lacets qui caractérise le début de cette route en direction de Paris.
Et là, Joséphine se mit à retentir. J’avais emporté avec moi un CD de ce chanteur, et c’est cette chansons qui passait en même temps que j’enchaînais ces virages, dans une obscurité profonde. Il y avait quelque chose de magique, dans ce moment là. Un instant de grâce, de ceux qui vous marquent à vie. Je crois que j’ai dû réécouter ce morceau une bonne dizaine de fois, le temps de sortir de la mélasse et de me retrouver sur un segment plus rectiligne, et mieux éclairé.
Chris Rea m’a accompagné pendant toutes ces minutes. Et ne m’a jamais plus quitté.
Hervé Kabla, CTO de Cymon, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec

















