Vive la guerre froide!

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Jadis, au sortir de la seconde guerre mondiale et pendant plus de quarante ans, les relations internationales étaient fort simples. D’un côté, il y avait l’occident (les gentils), et de l’autre (les méchants), le bloc soviétique avec l’URSS à sa tête et un tas de pays satellites, supports du communisme. Les règles étaient simples: un pays appartenait à un camp ou à un autre, sinon on le classait dans le camp des non alignés (autrement dit de ceux qui n’intéressent personne). Et quand un état d’un des deux camps bougeait le petit doigt contre un adversaire de l’autre camp, c’était l’escalade assurée. Il suffisait que l’une des deux superpuissances vienne en aide à un de ses alliés pour que l’autre surenchérisse à coup de menace nucléaire, parfois: crise de Suez, guerre de Corée, les années passaient et ressemblaient à une partie d’échecs interminable entre les Etats-Unis et l’URSS.


Puis vint 1989. Et ce magnifique édifice de dissuasion s’effondra. Comme le dira un commentateur de cette époque révolue, « avant on avait la menace sans les risques, désormais on aura les risques sans la menace« . L’URSS, devenue Russie, était entrée dans une sorte de somnolence, semblant se ficher du sort du reste du monde. Du coup, les Etats-Unis durent tenir un rôle de gendarme du monde bon gré mal gré pendant deux bonnes décennies, intervenant dans des pays bien éloignés, là où, jadis, les soviétiques auraient rapidement mis un veto.

Evidemment, à force de jouer le flic un peu partout, les américains ne se sont pas faits que des amis, un peu partout sur la planète. Des coups, ils en ont pris partout, en Iraq, en Afghanistan, en Somalie. Et ces derniers temps, c’est plutôt à reculons qu’ils intervenaient sur des théâtres extérieurs. Si bien que l’expédition annoncé en Syrie, aussi limitée fut-elle, ressemblait bien à cette blague du gars qui rentre dans un bar en hurlant « retenez-moi ou je fais un malheur », et qui face à l’indifférence générale, poursuit en disant: « comment, on ne retient pas dans ce bar »? Aller jouer le matamore et balancer quelques missiles en Syrie, cela faisait bien dans les journaux, mais en réalité, aucun des états initialement pressentis pour aller punir le méchant président Syrien n’en avait réellement envie. Comment le président américain, et avec lui son partenaire français, allaient-ils se sortir de la situation dans laquelle ils s’étaient eux-mêmes mis?

Heureusement, tout est bien qui finit bien, et dans un élan qui n’est pas sans rappeler les menaces d’escalades de l’ère soviétique, la diplomatie russe a proposé une solution de compromis, en laquelle personne ne croit, bien évidemment, mais qui permet à chacun de s’en sortir la tête haute et retourner vaquer à ses préoccupations. Le président syrien peut bien continuer à trucider ses citoyens tranquillement, tant qu’il n’utilise pas d’armes chimiques…

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