Rika Zaraï

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La chanteuse Rika Zaraï s’est éteinte hier. Pour les plus jeunes, son nom ne veut rien dire. À la limite, elle représente cette vieille dame aux cheveux courts qu’on entendait parfois à la radio ou à la télévision parler de médecine non conventionnelle, un sujet devenu à la mode ces dernières années.

Mais pour ceux de ma génération, les plus de cinquante ans, elle représentait autre chose. Chanteuse israélienne, elle occupait une petite place dans le répertoire musical des années 70, mais une place qu’aucune autre chanteuse ne venait lui contester. Mike Brandt et elle symbolisaient à eux seuls l’univers artistique israélien pour le public français. Ils ne chantaient guère en hébreu (à l’exception de Hava Naguila) et ne représentaient absolument pas la musique israélienne telle qu’elle s’épanouissait en Israel à cette époque. Qui connaissait Arik Einstein dans ces années-là, en France ? Il faudra attendre la fin des années 90 pour que les radios juives et l’internet permettent de découvrir et d’écouter la scène musicale israélienne.

Mais revenons à Rika Zaraï. Hasard du calendrier, elle disparaît alors qu’une horde de twittos haineux se sont déchaînés lors du concours de Miss France, au prétexte que l’un de ses parents vient du même pays. Ce qui me fait penser que Rika Zaraï n’aurait probablement pas pu faire carrière en France, si elle avait débarqué il y a moins d’une vingtaine d’années. On lui aurait reproché ses origines, son passage (obligatoire) au service militaire, et chacune de ses apparitions aurait été ponctuée d’une manifestation du BDS.

Pourtant, que peut-on reprocher à une chanteuse aussi sympathique et enjouée, capable de mettre le feu chez Patrick Sebastien ?…

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