Une mathématicienne dans cet étrange Univers : Mémoires

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C’est grâce à un article du blog Inclassables mathématiques que j’ai découvert le livre d’Yvonne Choquet-Bruhat, Une mathématicienne dans cet étrange univers. Un livre passionnant.

Au moment de commander cet ouvrage, je ne connaissais pas Yvonne Choquet-Bruhat. Mais son nom de famille ne m’était pas inconnu: elle est la fille de Georges Bruhat et l’épouse de Gustave Choquet. Gustave Choquet est l’auteur du livre dans lequel j’ai découvert la topologie, comme je le relate ici. Quant à Georges Bruhat, il est l’auteur d’un cours de physique générale dont mon père se souvient encore. Directeur de l’ENS durant la guerre, il est mort en déportation après avoir fait son possible pour que les élèves juifs qui y étudiaient échappent à une mort certaine.

Les mémoires d’Yvonne Choquet-Bruhat retracent donc la vie d’une personnalité hors du commun, née dans l’entre-deux guerres, et qui porte un regard étonnamment vif et précis sur les évolutions du milieu de la recherche scientifique, et notamment de l’univers des spécialistes de la relativité. Normalienne, fille de normaliens, épouse de normaliens (elle raconte avec d’innombrables détails sa vie et ses deux mariages), Yvonne Choquet-Bruhat a eu la chance de côtoyer d’éminents scientifiques, d’Albert Einstein à André Lichnerowicz.

Première femme membre de l’Académie des sciences, Yvonne Choquet-Bruhat est une mathématicienne qui s’est consacrée à des sujets liés aux mathématiques et à la physique. Ses travaux ont débuté sur les équations d’Einstein, et ont conduit, entre autres, aux découvertes liées aux ondes gravitationnelles, un sujet d’actualité s’il en est, avec l’attribution du prix Nobel de physique à Rainer Weiss, Barry Barish et Kip Thorne, pour leurs travaux sur ce sujet.

Le livre d’Yvonne Choquet-Bruhat ne porte pas uniquement sur la carrière scientifique de son auteur. Elle y livre, souvent avec tendresse, l’histoire de sa famille, de ses grands-parents à ses enfants. On a parfois l’impression qu’elle va trop loin dans l’énoncé des détails les plus infimes – à 95 ans, elle garde une mémoire impressionnante de certaines mésaventures. Il n’y a rien d’obscène là-dedans. La vie d’une mathématicienne ne diffère pas de celle d’autres compatriotes: faite de succès et de peines, d’angoisses et de réussites.

Nul besoin d’avoir un bac+12 pour vous livrer à sa lecture. Vous vous y plongerez avec plaisir. Et si cela peut vous inciter à pousser une de vos proches à poursuivre des études pour devenir mathématicienne, j’en serais ravi.

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