La ligue des capitalistes extraordinaires

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Le capitalisme n’est pas parfait, mais certains capitalistes sont extraordinaires. Voici donc une lecture originale particulièrement adaptée en ces temps de nuit-debout et de dénigrement du capitalisme, dont les excès font régulièrement les choux gras d’une presse qui vit pourtant des investissements publicitaires des sociétés qu’elle dénonce. La ligue des capitalistes extraordinaires fait partie de ces livres de vulgarisation qu’on croise de temps en temps, mi-livre mi-bande-dessinée. Ses auteurs nous y font découvrir (ou redécouvrir) une brochette de capitalistes qui ont marqué leur époque, de la fin du 18ème siècle à nos jours.

ligue capitalistes extraordinairesParcourir la vie de 50 capitalistes en 200 pages, c’est un peu rapide. Vous imaginez donc que les biographies qu’on y trouve sont plutôt courtes, et ne s’étendent pas sur les détails. Le propos des auteurs est plus de relater le contexte dans lequel le projet de ces entrepreneurs talentueux s’est développé, quelles qualités ont permis, à ces hommes et ces rares femmes, de parvenir à une fortune parfois colossale, quelle fut leur histoire, de leur ascension à leur brutale chute.

Dans sa structure, le livre est divisé en trois parties. La première relate la vie des premiers grands capitalistes, dont la réussite s’est appuyée, pour la majorité d’entre eux, sur des les progrès de la révolution industrielle: William Boulton et la machine à vapeur (en association avec James Watt), Eleuthère du Pont de Nemours et la chimie (en commençant par la poudre d’explosif), Krupp et la sidérurgie allemande, Gustave Eiffel, etc. Ces entrepreneurs là ont littéralement inventé le capitalisme, qui n’existait pas avant eux.

La seconde partie s’intéresse aux grands patrons de la seconde révolution industrielle. John Rockfeller, Thomas Edison, Henri Ford, Helena Rubinstein ou Walt Disney ont eu des destins hors du commun, fruits de visions industrielles originales: Rockfeller qui parie sur le développement d’une source d’énergie nouvelle à son époque (le pétrole), Helena Rubnstein qui construit le premier empire des cosmétiques (avant L’Oréal) alors qu’il n’existait pas de marché pour ce type de produit avant elle, voici des paris originaux, à la fois fous et audacieux.

La troisième partie, plus proche de nous, est consacrée à la troisième révolution industrielle, celle de l’informatique, de la high-tech et de la connaissance. Il n’est donc pas étonnant d’y croiser Bill Gates, Steve Jobs, mais aussi Elon Musk, Mark Zuckerberg ou Jack Ma. Certains trouveront la liste restrictive, d’autres s’interrogeront sur la présence de personnalités plus inattendues (Niel ou Branson). Peu importe. La grande variété des portraits dressés par les auteurs fait de cette galerie de capitalistes extraordinaires un livre à la fois distrayant et instructif, notamment sur les personnalités hors du commun qui ont construit le 19ème siècle et l’économie moderne: découvrir les innovations de Thomas Cook (inventeur du concept de voyages de groupe) ou d’Aristide Boucicault (au moins aussi inventif qu’un Jeff Bezos) n’a pas de prix.

Le capitalisme, dans sa déclinaison démocratique, a façonné nos sociétés, pour le meilleur et pour le pire. On l’oublie souvent, mais les autres régimes (monarchies, régimes communistes ou dictatoriaux) n’ont guère abouti à des formes de société plus enviables. Et tant pis si certains s’enrichissent à des niveaux incroyables: ceux là, au-delà de leur fortune, ont surtout contribué à structurer les échanges entre individus, à baisser le coût de produits ou de services pour les rendre accessible au plus grand nombre – car il n’y a d’enrichissement, pour la plupart d’entre eux, qu’au travers de l’économie de marché.

La ligue des capitalistes extraordinaires est un livre qui mérite votre attention, sans aucun doute.

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