Les 10 (ou 11) blogueurs et la terre sainte

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Je n’aime pas trop le terme « blogueurs influents ». C’est de l »enfumage complet: blogueurs avec audience, peut-être, mais influents? Pour quelle raison? Sous quelle forme? Aussi, lorsque j’ai vu annoncé un peu partout: « VOYAGE DES 11 BLOGGEURS HIGH TECH FRANÇAIS LES PLUS INFLUENTS EN ISRAËL« , je me suis dit: encore un coup médiatique à deux balles…

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A y regarder de plus près, cependant, il y a du bon dans ce voyage. Et pour plusieurs raisons:

  • A l’exception de quelques uns, ces « blogueurs influents » n’auraient vraisemblablement jamais mis les pieds en Israel. Voici donc une occasion de leur montrer le pays où coulent le lait et le miel, la terre sainte, des plages de Tel-Aviv aux pierres du mur. En 3 jours, et avec un programme ultra chargé, ils vont en prendre plein les mirettes. Je doute que Gonzague, Eric Dupin ou Korben auraient fait le voyage pour Tel-Aviv par simple envie de manger des fallafels ou de draguer de jolies soldates…
  • On est dans le cadre de ces voyages d’études, qui enchantent nos sénateurs, et font le charme des relations économiques entre deux pays. J’en ai fait un en 1994 (pour le bicentenaire de l’X, avec quelques 80 polytechniciens), il est certain que cela présentait l’Etat d’Israel sous un autre jour. C’est en quelque sorte le pendant des voyages d’études, comme ceux régulièrement organisés pour que de jeunes startup-ers découvrent la Silicon Valley.
  • Des voyages comme ceux-là existent depuis longtemps … outre-atlantique. Cela fait déjà plusieurs mois que Robert Scoble vante l’innovation technologique israélienne. Pourquoi nos Scoble locaux ne le feraient-ils pas eux aussi?

On ne peut regretter, finalement, que la durée très brève du voyage. Trois jours, c’est bien peu, même si nos blogueurs zinfluents sont des ultra curieux, qui pigent très vite et peuvent assimiler des tas d’informations en un rien de temps. Un voyage d’une semaine aurait sans doute été préférable, permettant de laisser du temps pour décanter, pour analyser les choses vues, et pour passer un peu de temps pour s’imprégner d’autres choses que de la culture tech locale. Auront-ils la possibilité, par exemple, de participer à TechAviv, l’un des clubs les plus prisés des fondateurs de start-ups israéliennes, l’un de ces endroits où les idées(et les sous) bouillonnent (idée: leur prochain rdv est le 29 juin…. ah non, trop tard, nos blogueurs influents seront déjà partis)?

Au-delà de la découverte d’Israel, l’objectif de ce voyage organisé par la Fondation France Israel est de renforcer la connaissance du secteur high-tech israélien. Mais est-ce bien nécessaire? Depuis le milieu des années 90, la puissance de la high-tech israélienne est déjà connue est reconnue dans de nombreux milieux, et jusqu’à mon ancienne société, Dassault Systèmes, qui avait investi dans Smarteam dès 1999. Des sociétés comme Checkpoint ou Comverse ont acquis depuis fort longtemps leur réputation à l’étranger. Et ces entreprises sont peut-être moins connues que Waze ou Viber (tous deux aussi développés en Israel), mais autrement plus rentables.

Il faudrait aussi que de tels voyages se répètent pour promouvoir d’autres aspects de l’économie israélienne: le tourisme, l’agriculture, l’industrie aéronautique (le Salon du Bourget démarre dans quelques heures, et les représentants de sociétés comme IAI ou Rafael sont des habitués de cet événement).

Enfin, et surtout, il faudrait penser à développer une image réciproque de l’économie et de la high-tech française en Israel. Et oui, la France n’a pas à avoir honte de son économie Internet. Avec des entreprises comme Iliad, Ventes Privées ou Meetic (oui, les 3 incontournables, vous les avez reconnus…), la net-économie à la française peut aussi séduire quelques investisseurs, blogueurs ou entrepreneurs israéliens. Trop souvent, les israéliens considèrent que l’expansion économique doit se faire avant tout aux Etats-Unis. L’Europe et la France n’ont pas trop bonne presse là-bas (au vu de leur diplomatie vis à vis d’Israel, on peut comprendre pourquoi). Alors faire du voyage d’étude pour quelques Israéliens en France, cela ne fera pas de mal et justifiera amplement la réciprocité des échanges.

Les différents événements de ce voyage pourront être suivis via le hashtage Twitter #TipITIsrael.

On parle également du voyage sur les sites suivants:

 

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