L'empire des sciences: Gaspard Monge

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Gaspard Monge tient sans doute une place à part dans l’Empire des sciences. Extraordinaire mathématicien avant la révolution, il adhère aux principes de la république et devient un proche de Napoléon, qu’il suit en Italie et en Egypte, avant d’accéder aux plus hautes fonctions de l’état, symbolisant à lui seul cette noblesse de talent qui était si chère à l’empereur.


Né à Beaune en 1746, aîné d’une fratrie de mathématiciens (Louis et Jean), Gaspard Monge est un élève talentueux, doué en maths. Le commandant de l’école de Mézières, école de formation du Génie militaire français, le repère et le fait venir à Mézières, d’abord comme assistant, puis rapidement comme enseignant. Sa spécialité: la géométrie descriptive, une approche originale des problèmes de géométrie, qui restera secret militaire pendant un quart de siècle!

Examinateur à Mézières, il se charge également du recrutement de pour la Marine, et jette les bases du recrutement d’une élite sur la base de critères scientifiques. Monge adhère aux idées révolutionnaire et se retrouve, un temps, ministre de la Marine. Plus négociateur que décideur, il n’y fait pas une très forte impression, semble-t-il, et accepte de bon coeur de démissionner pour revenir à l’enseignement. En 1794, il participe à l’élaboration de l’Ecole Centrale des Travaux Publics, qui deviendra l’Ecole polytechnique, où il enseigne naturellement la géométrie.

De 1796 à 1798, Monge est en Italie, envoyé par le Directoire pour y recueillir les monuments d’arts et de sciences dignes de rejoindre les bibliothèques de la république. Il y retrouve Bonaparte, déjà croisé lorsque Bonaparte avait, en 92, tenté de devenir artilleur de Marine. Le courant passe bien entre les deux hommes, et lorsque Bonaparte entreprend la campagne d’Egypte, en compagnie de plusieurs dizaines de savants, il compte bien sur la présence de Monge: pour cela, il devra convaincre son épouse, au prix d’un stratagème truculent. Monge y sera nommé président de l’Institut du Caire.

De retour en France, Monge reprend sa place à la direction de l’Ecole polytechnique. Une fois au pouvoir, Napoléon en fera un sénateur fidèle à l’empereur, mais jaloux de « ses » polytechniciens qu’il défendra contre les réprobations de l’empereur. Nommé président du Sénat et comte de Péluse, il devient courtisan et prend peu à peu plaisir aux charmes de l’empire. le réveil n’en sera que plus douloureux. Monge ne survivra que trois ans à la chute de l’Empire.

Le gouvernement interdit aux élèves de l’Ecole polytechnique d’assister à ses funérailles. Ceux-ci se rendirent en délégation sur sa tombe le lendemain, qui était jour de sortie.

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