Le web 2.0 est-il vraiment mort? J'en doute.

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Le web 2.0 est-il mort?

La question mérite d’être posée. Techcrunch (Arrington) a lancé le slogan, il y a deux jours, sur la base de présentations et d’indicateurs tres orientés "investisseurs de la Silicon Valley". Techcrunch FR (Ouriel) lui emboite le pas en français, et je me demande un peu s’il le fait dans le cadre d’un certain flair politique vis à vis d’Arrington, ou s’il en est réellement convaincu.

Personellement, je ne le crois pas. Ou plutôt, je pense qu’il faut préciser qu’est ce qui est mort.

La part de web 2.0 qui touche à sa fin concerne fort probablement les investissements technologiques, et le financement de start-up "à la mord moi le noeud" (désolé, cher lecteur / chere lectrice, pour cet abus de langage). Et cela, il faut s’y attendre lors de chaque explosion de bulle. Cette part du web 2.0 est véritablement l’avatar de la bulle internet des années 200. Seesmic réduit la voilure, et Olivier Ezratty note le déclin des foires aux start-ups. Est-ce un mal? Certainement pas. Ce petit nettoyage était semble-t-il nécessaire. Et risque de mettre à mal des secteurs entiers de communication autour du web 2.0, à commencer par Techcrunch lui-même, mais ausis les Seedcamp et autres événements fortement endogames…

En revanche, le web 2.0 n’est certainement pas mort au niveau des usages ou des technologies. A ce stade, je dirais même que les usages en sont encore à leur génèse, tant ils sont peu développés dans le monde de l’entreprise. Quant aux technologies, on s’achemine vraisemblablement vers une sorte de régime permanent, un équilibre entre startups qui disparaissent et startups qui se créent.

C’est notamment sur le développement des usages en entreprise qu’il faut encore attendre beaucoup du web 2.0. Les technologies nées durant les quatre dernières années, pour reprendre l’épitaphe de Techcrunch, n’ont pas encore fait leur trou au sein des entreprises. Blogs, forums, wikis, outils collaboratifs ne sont certes plus des outils inconnus, mais leur usage est encore réservé à une élite. Ces outils n’ont pas encore atteint le niveau d’intégration des messageries électroniques au sein des entreprises de toute taille. La faute, sans doute, aux éditeurs traditionnels – Microsoft, SAP, IBM – qui ont tardé à inclure de vrais outils web 2 au sein de leurs suites "entreprise".

Les semaines et les mois à venir verront, sans nul doute, de sérieux amaigrissements dans certaines startups. Ce sera également une période de chasse et de pêche intéressante à suivre: les "gros" pourront se payer les stars déchues à des pris enfin abordables, et l’on verra alors, sans doute, le web 2.0 pénétrer le tissu des offres professionnelles.

Pour cette raison, le constat fait par Techcrunch me paraît largement hâtif. Non, le web 2.0 n’est pas mort. Il vient même d’atteindre sa maturité et de rejoindre le monde professionel…

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