La possibilité d’une île

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Poursuivant ma lecture des romans de Michel Houellebecq, je suis tombé sur l’un des plus curieux à mon goût: la possibilité d’une île. Constatant, avec réalisme, la poursuite effrénée d’une forme de « jeunisme » chez nos contemporains, et la perte de toute implication dans l’amour avec un grand A, Houellebecq imagine l’apparition d’une secte qui offre à ses adeptes la vie éternelle, sous une forme originale: le clonage.

Les adeptes de cette secte, les Elohimites, vivent dans une complète isolation, à l’abri des hordes de sauvages qui hantent les alentours, sur une planète dévastée par les guerres et les changements climatiques. Ils passent leurs journées à ressasser le récit de vie de leurs ancêtres, discutant tel ou tel aspect de leur maigre parcours. Et à la fin de leur vie, ils s’effacent d’eux-mêmes pour laisser place à un clone de leur ancêtre originel, appelé à la même activité vide de sens.

Houellebecq se livre à un récit étonnant, où s’entrecroisent le récit de vie de Daniel, l’un des premiers adeptes de la secte, humoriste graveleux appelé à témoigner de l’essor des Élohimites, et le récit de vie de ses descendants numéros 23 et 24. Il faut avoir l’esprit tourmenté de Houellebecq pour parvenir à mettre au point un tel roman, qui se laisse lire sans problème nonobstant les sempiternelles scènes érotiques qui relèguent SAS au rang d’un livre pour enfants, et une fin surprenante…

La possibilité d’une île a été adapté au cinéma, mais je n’ai pas l’impression que ce fut un grand succès.

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