Une conférence de plus, pour rien

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Il y a quelque chose d’étonnant dans cette photo. Regardez bien. Vous ne voyez pas? Approchez-vous, regardez d’un peu plus près. Là, vous voyez maintenant? Non, vous ne voyez-rien?

C’est bien cela: des représentants de 70 états, vous en voyez, mais pas un seul représentant israélien ou palestinien. C’est à croire que le sujet du conflit entre Israël et ses voisins est devenu un sujet mondain, une sorte de sujet de café du commerce, autour duquel 70 copains sont prêts à déblatérer pendant toute une journée, sans même avoir besoin d’y convier les principaux intéressés. Un peu comme si vos amis se réunissaient pour parler de votre divorce, ou de votre mariage, c’est selon. Mais sans vous.

A quoi cela sert-il vraiment? A rien. On a vu, jadis, de réelles avancées se produire au terme de tractations souterraines, à l’abri des médias des influences extérieures, sous parrainage d’états tiers certes, mais sans avoir besoin de poser pour la photo avant que des résultats concrets ne se produisent. Sous cette forme-ci, la conférence de Paris n’aura servi à rien, si ce n’est dépenser quelques milliers d’euros en pure perte.

Pour l’anecdote, le nombre 70 n’est pas sans évoquer un épisode marquant de l’histoire du peuple juif. Les plus cultivés de mes lecteurs auront en effet associé ce nombre à la traduction des Septante. Selon la tradition, le texte biblique originellement écrit en hébreu aurait été donné à traduire en grec à 70 traducteurs, à Alexandrie, au 2e ou 3e siècle avant J-C. Et par miracle, les 70 seraient tombés sur exactement le même texte, signe céleste pour marquer l’unicité du message divin. Cependant, cet épisode est considéré comme semi-tragique, car il permettait, par l’accès au texte sacré dans une langue profane, une assimilation rapide du peuple juif à d’autres cultures.

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