Ascension

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Que se passe-t-il dans la tête des astronautes qui prennent place à bord de la navette spatiale? Que se passe-t-il, plus exactement, quand ce vol risque d’être le dernier vol de la navette spatiale? Que se passe-t-il, quand l’équipage est composé de la façon la plus loufoque qui soit: un commandant psycho-rigide, une astronaute américaine aussi peu bavarde qu’insipide, un cosmonaute russe déçu en amour et épris de littérature russe au point de réciter des passages de Frères Karamazov à ses collègues lors de passage dans la centrifugeuse, un astronaute mexicain éconduit par l’américaine … et un écrivain français, Chaïm Rosenzweig, juif écrivant sous le nom du véritable auteur (Vincent Delecroix), et qui a pris la place de son frère prénommé Abel?…

A vous de le découvrir au terme de ce roman de 600 pages aussi loufoque que majestueux. Vincent Delecroix livre un récit étonnant, écrit dans un style parfois difficile (amoureux des phrases longues, vous allez vous régaler, pour les autres, il va falloir apprendre à retenir votre respiration). La première partie, où Rosenzweig revient sur les semaines d’entraînement qui ont précédé le décollage – pardon, l’Ascension – fusent dans tous les sens. On y découvre le passé (forcément lourd) de chacun des membres d’équipage, et comment ce qui a l’air d’être un groupe préparé pour le grand saut s’avère être une équipe d’amateurs complets. Tout cela étant entrecoupé de longs monologues de Rosenzweig, qui livre le récit de son ancêtre Meïr Heschel, témoin des grandes mutations de l’Europe des deux cents dernières années.

La seconde partie, quant à elle, est encore plus étonnante. Arrimés à la station spatiale internationale pour y déposer leur passager russe, nos acolytes se rendent compte qu’ils ont embarqué un passager clandestin… Mais ne comptez pas sur moi pour vous en révéler les secrets. Disons que c’est encore plus loufoque que les 300 pages qui la précèdent, mais dans un autre style. Cette « Ascension » est assurément un joli cadeau pour les fêtes de fin d’année. A défaut de voir la navette s’envoler de nouveau, Vincent Delecroix offre en effet au lecteur un voyage tout aussi passionnant.

Pour ceusses que cela intéresse, voici également un décollage depuis l’extérieur de la navette. Flippant.

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